Me Pépé Antoine Lamah prévient:« le dossier sur la tentative d’assassinat du capitaine Moussa Dadis Camara est au parquet du tribunal de première instance de Mafanco.»
Au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à Kaloum, la tentative d’assassinat le jeudi 03 décembre 2009 de l’ex chef de la junte par son ex aide de camp s’est très souvent invitée aux débats dans l’affaire du massacre du 28 septembre 2009.
Capitaine Moussa Dadis Camara qui ne veut surtout pas évoquer le dossier assure que ses avocats sont à pied d’œuvre pour diligenter la procédure engagée contre Commandant Toumba Diakité.
Un de ses avocats confie à Mosaiqueguinee.com que l’action publique a bel et bien été mise en mouvement, des personnes ont aussi été arrêtées et à date, l’affaire se trouve au bureau du procureur du tribunal de Mafanco.
« Les infractions qui ont été perpétrées contre le président Moussa Dadis et le capitaine Joseph Makambo sont d’une extrême gravité, qu’elles ne nécessitent pas une plainte préalable pour mettre en mouvement l’action publique. L’action publique a bien été mise en mouvement, il y a eu des interpellations. La procédure a suivi son cours normal jusqu’au niveau de la chambre d’accusation à l’époque. En 2014, la chambre d’accusation de la cour d’appel de Conakry a rendu un arrêt renvoyant le commandant Aboubacar Diakité dit Toumba et une autre personne devant la cour d’assise. Et vous savez qu’avec la réforme législative du code pénal et du code de procédure pénale en octobre 2016, les tribunaux de première instance ont pris le relai des cours d’appel. Donc, le dossier est de nos jours au parquet du tribunal de première instance de Mafanco. Nous avons écrit au procureur, pour programmer cette affaire et jusqu’à date nous n’avons pas encore été entendus », a fait remarquer Me Pépé Antoine Lamah.
Ce conseil de l’ancien patron du CNDD estime qu’il est temps de juger ce dossier qui a couté la vie à un officier de l’armée guinéenne.
« Nous pensons que c’est le moment de programmer cette autre affaire qui a coûté la vie à un officier et qui a failli mettre en branle l’unité nationale. Je pense que les deux juridictions (TPI de Dixinn et Mafanco) peuvent bien s’organiser, la question logistique ne se pose pas. Pour les événements du 28 septembre, nous faisons des audiences du lundi au mercredi. En concertation avec le tribunal de Mafanco l’affaire pourrait passer soit le jeudi ou le vendredi. Ce n’est pas une affaire qui prend du temps d’ailleurs. », martèle Me Lama.
Aussi, prévient Pépé Antoine, il n’est donc pas possible de faire juger ce dossier par un tribunal militaire.
« La juridiction qui a succédé à la cour d’assises, c’est le tribunal criminel. C’est certainement devant le tribunal criminel que le débat pourrait se poser. Mais, on ne peut pas comme ça, à la sauvette ramener le dossier devant le tribunal militaire ».
Enfin, cet avocat estime qu’il « est trop tôt de juger ce silence » du parquet de Mafanco. Il promet de « relancer le dossier avant de donner un quelconque jugement à ce comportement ».
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