Le 11è et dernier accusé sur le banc des accusés dans le procès des massacres du stade du 28 septembre était à la barre ce mardi. Il est poursuivi pour enlèvement, détention et séquestration.

Paul Mansa Guilavogui, c’est son nom  était soldat au camp  Soundiata Kéita de Kankan au moment de l’arrivée du capitaine Moussa Dadis Camara au pouvoir. Paul Mansa Guilavogui affirme qu’il a  été victime d’un accident sur une moto. Il bénéficiera alors d’une permission pour se soigner à Conakry.

C’est alors qu’il décide sans  être affecté par l’armée  de servir avec un de ses amis au camp des gardes présidentielles de Koundara.

Mais puisque je prenais ma solde  à Kankan, j’ai quitté Conakry début septembre 2009 pour Kankan, deux mois après mon arrivée à Conakry. Le 28 septembre ne m’a pas trouvé à Conakry, j’étais à Kankan dit-il.

Le  3 décembre jour où capitaine Moussa Dadis Camara a reçu une balle dans la tête il sera arrêté  sur le chemin d’aller au camp Koundara par des éléments de l’armée  conduite par Claude Pivi  et torturés au motif qu’il a affirmé connaitre Aboubacar Diakité, alias Toumba qui est mon ami de promotion.

Il affirme qu’il a été auditionné par les éléments du colonel Moussa Tiégboro Camara avec violence. Il sera emprisonné  avec beaucoup d’autres militaires dans la traque contre Toumba pendant plusieurs mois à la base militaire.

Colonel Claude Pivi a plaidé pour que leur solde soit payé, parce qu’ils sont des pères de famille.

A sa sortie de prison, il a demandé à sa femme de prendre les enfants pour qu’ils aillent rejoindre son unité d’origine à Kankan. C’est de là qu’il a été affecté dans une zone  d’extraction de l’or. Quelques temps après, il sera rappelé à Kankan et en compagnie de sept éléments, ils ont été emprisonné et radier de l’armée au motif qu’ils ont apporté leur soutien au CNDD.

Mais une semaine après, les autres sont rappelés  dans l’armée et moi envoyer à Conakry devant la justice. Et depuis 2015, il croupit en prison pour son soutien supposé ou réelle au CNDD.

Malgré qu’il a été radié de l’armée, perdu sa femme et l’éducation de ses enfants, Paul Mansa Guilavogui affirme qu’il est heureux que ses bourreaux que sont Moussa Tiégboro Camara et Claude Pivi le retrouvent en prison.

Face aux questions du parquet qui a insisté sur les tortures qu’il aurait infligé aux victimes du 28 septembre, l’accusé affirme qu’il ne connait rien des événements du stade. Cependant, il reconnait que des tortures se passaient au camp Koundara avec le commandant Bégré qui était  cruel et craint dans l’armée.

Pourquoi n’avait-il pas dénoncé les exactions, les tortures, pourquoi a-t-il été radié de l’armée. En réponse, l’accusé affirme qu’il reconnaît une chose, il était un indiscipliné dans l’armée et se dit victime de règlement de compte.

Les avocats de la partie civile sont revenus à la charge pour demander les liens qui existent entre lui et Marcel Guilavogui pour aboutir à la conclusion selon laquelle, Paul Mansa Guilavogui ne reconnait que ce qui l’arrange et nie ce qui ne l’arrange pas.

Les débats se poursuivent et nous y reviendrons