Dans le procès des massacres du stade du 28 septembre a comparue ce mardi au tribunal criminel Oury Bailo Bah qui affirme avoir perdu son frère El. Hassan Bah lors des événements.
Oury Bailo Bah, 53 ans, avocat de son état déclare que son jeune frère qui habitait Hamdallaye au moment des faits a quitté la maison pour accompagner l’un de ses amis à un baptême. Mais une fois au bord de la route, il a vu une foule immense qui se dirigeait vers le stade, qu’il a suivi au stade.
A travers des échanges téléphoniques, son frère lui dira qu’il est au stade, l’informant qu’il y a eu des échauffourées sur l’esplanade du stade entre gendarmes et manifestants. Ces gendarmes à leur tête Moussa Tiégboro Camara ont tiré sur les manifestants et deux personnes ont trouvé la mort et les corps embarqués dans un Magbana, affirme la partie civile.
Dans l’enceinte du stade et en répondant de nouveau à l’appel de son frère, il affirma selon Oury Bailo Bah que les bérets rouges sont rentrés dans le stade et son frère lui demanda de quitter les lieux. Il entendait des crépitements d’armes quand il parlait avec son frère avant que la conversation ne s’interrompra. C’est après qu’il a eu des nouvelles sur la chaine française, France24 qui a annoncé des morts au stade.
Je me suis alors rendu à l’hôpital Ignace Deen puis à Donka où j’ai vu des corps, mais aussi des blessés et le sang qui coulait, affirme Oury Bailo Bah.
C’est à la porte de la morgue Donka où je me suis rendu, affirme la partie civile que j’ai vu des bérets rouges avec le Ministre de la Santé d’alors, Dr Abdoulaye Chérif Diaby qui a donné des instructions fermes pour que ceux qui étaient venus rechercher le corps des siens ne soient pas admis à la morgue.
A la recherche du corps de mon frère à la mosquée Fayçal, j’étais obligé d’enlever les linceuls sur les corps un à un, mais je n’avais pas retrouvé le corps de mon frère et selon mes décomptes, il n y avait que une trentaine de corps sur les 57 annoncés par les autorités militaires, affirme Oury Bailo Bah.
C’est à 18H affirme la partie civile en larmes qu’il a reçu un appel téléphonique qui l’annonçait la nouvelle fatidique de la mort de son frère. Son informateur lui dit qu’il a trouvé le corps de El. Hassan Bah, il a fouillé les poches du défunt et il a trouvé une clef et la somme de sept mille francs
Oury Bailo Bah en sanglot montra alors la photo des corps allongés dont celui de son frère à l’esplanade du stade au Tribunal criminel et les parties au procès.
Les débats se poursuivent et nous y reviendrons