Le 5 septembre 2021, au petit matin, une nouvelle fait le tour du monde. Le Président Alpha Condé a été capturé par les militaires. Mais il a fallut attendre aux environs de midi de la même journée pour mettre un doigt sur la figure haut combien emblématique du lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, chef des putschistes qui aura débarrassé la Guinée d’un colis encombrant.
Quelle immense joie, quelle ferveur avec le départ d’un opposant historique qui aura abusé de son peuple avec à la clef plusieurs dizaines de morts sous son règne.
Mais 18 mois après, il faut dire que les propos du 5 septembre 2021 ont changé de couleurs, de teneur et de contenu. L’organisation des élections est reléguée au second plan au profil de la Refondation de l’Etat. Etat, s’il en existe encore avec les violations systématiques des droits de l’homme en témoigne le rapport accablant des Etats-Unis qui estiment que la junte conduite par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya abuse non seulement de ses adversaires, mais aussi des guinéens. Il s’agit des prisonniers politiques qui ne se comptent plus.
Depuis plus de 8 long mois, Oumar Sylla, alias Foniké menguè et les siens du Front National pour la défense de la Constitution croupissent en prison. Il en est de même que tous ceux qui ne conjuguent pas le même verbe que la junte. Que dire des politiques ? Ils sont soient en prison ou en exil forcé ou dorée, c’est selon.
L’organisation des élections pour permettre aux civils de prendre les rênes de la gouvernance politique est devenue le cadet des soucis de la junte.
En attendant d’avoir le cœur net, les complications restent nombreuses pour les populations qui triment nuit et jour à la recherche de quoi mettre sous la dent en cette période de Ramadan pour les deux communautés (musulmane et chrétienne).
Mohamed SOUMAH