Directeur général du Fonds d’entretien routier de 2014 à 2022, Souleymane Traoré était ce lundi devant la cour de Répression des infractions économiques et financières.
Il est poursuivi pour détournement de deniers publics, corruption d’agents publics, blanchiment de capitaux, enrichissement illicite, surfacturation portant sur plusieurs dizaines de milliards de GNF.
A la barre de la cour de Répression des infractions économiques et financières ce lundi 27 mars, l’accusé Souleymane Traoré a nié les faits.
Alors, quand le président de la CRIEF a demandé l’origine licite de ses biens, Souleymane Traoré a déclaré qu’à sa nomination à la tête de ce service, le Budget annuel était de 300 milliards GNF, mais « j’ai tout fait pour porter le budget à 600 milliards GNF. 95% du montant était reparti entre les maîtres d’ouvrages qui ont des contrats avec le service », parlant de ses prouesses de bon gestionnaire à la tête du fonds d’entretien routier.
Mais le service étant en location, il a entrepris des démarches pour que le siège ait un siège digne de nom, puisque ce n’est pas digne que l’Etat soit en location dans son propre pays.
Ainsi, le coût du nouveau siège a été évalué à 12 millions d’euros, mais des démarches effectuées auprès des banques n’ont pas prospérées.
Une seconde démarche pour la construction d’un siège pour le Fonds d’entretien routier a été entamée. Ce coût selon Souleymane Traoré était porté à 85 milliards GNF. C’est comme ça que l’immeuble a été obtenu, ce n’est donc pas de lui l’immeuble dont on lui reproche la paternité.
Souleymane Traoré dit ne rien regretté pour avoir relevé le défi, puisque les services du fonds d’entretin routier ne sont plus en location. Certains services de l’Etat sont même logés au niveau de l’immeuble.
Parlant de ses comptes bancaires ainsi que celui de son fils Mamady Prince Traoré, il dit avoir ouvert un compte bancaire pour son fils comme beaucoup de parent le font.
A son arrivée à la tête du Fonds d’entretien routier, Souleymane Traoré affirme que son compte était entre 2 et 3 milliards GNF. Ce, grâce à ses fonctions liés à (l’étude et conseil) auprès des structures locales et internationales.
Ce n’est pas tout car Souleymane Traoré affirme qu’il détient aussi des machines détectrices de l’or, des machines agricoles avec des céréales issues de l’agriculture qu’il revendait.
Par ailleurs, en sa qualité de chef, il voyageait beaucoup à travers le monde pour participer à des réunions et rencontres internationaux.
En sa qualité de chef, il était toujours hébergé par ses pairs des pays hôtes, alors que les frais de mission étaient entre 5 et 6 mille euros. « Mais puisque je mène une vie modeste, je mettais l’argent dans mes comptes », affirme Souleymane Traoré.
En outre, Souleymane Traoré affirme que lors d’un voyage au Zimbabwé, « la rencontre à la quelle je devais participer a coïncidé à l’anniversaire du Président Robert Mugabé. Les participants à cette rencontre ont été invités par le président qui a fait des cadeaux pour nous. J’ai déposé ce montant aussi dans mes comptes », déclaré Souleymane Traoré pour justifier le caractère licite de ses revenus et de ses comptes bancaires.
A la question du président de la CRIEF s’il avait des preuves ou pièces pour justifier l’origine de ses fonds qui se chiffrent à plusieurs dizaines de milliards GNF, la réponse de Souleymane Traoré a été vague et évasive.
En tout état de cause, l’ancien président du Zimbabwé, feu Robert Mugabé n’est plus de ce monde pour apporter la contradiction.
Ousmane CISSE