Poursuivi  pour détournement de deniers publics, corruption d’agents publics, blanchiment de capitaux et  enrichissement illicite, Oyé Guilavogui était à la barre mercredi.

Parmi les faits  qui lui sont reprochés, il y a le dossier de la fibre optique,  le dossier de la Sotelgui de 50 millions de dollars, la relance de la société de transport entre autres.

L’accusé a nié les faits. Tout d’abord, la Cour a rejeté la question préjudicielle pendante devant la Cour Suprême au motif que la chambre de jugement est légalement saisie et ordonner la continuation des débats au fond.

Selon le parquet spécial de la CRIEF, l’accusé Oyé Guilavogui a successivement occupé trois départements ministériels que sont  les postes et télécommunications, le Transport et l’environnement des Eaux et forets.

Dans la gestion de ces départements, la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières lui reproche  des choses. Outre  les cinq comptes bancaires que Oyé a reconnu avoir ouvert dans les banques primaires en Guinée en monnaie locale et devises étrangères, il  est également accusé de posséder des maisons, duplex, immeubles, terrains nus et des plantations à Conakry et à l’intérieur de la Guinée.

Sur le banc des accusés, le dossier de la  relance de la SOTELGUI, société des télécommunications de Guinée portant sur un montant de 50 millions de dollars, mais aussi  le dossier de la fibre optique avec le câble sous-marins, la relance de la société de transports entre autres.

Le Président de la CRIEF, Alhassane Mabinty Camara lui a alors demandé de justifier la gestion de ses fonds, mais aussi l’origine licite de ses biens.

Pour justifier sa fortune, Oyé Guilavogui affirme qu’il  a commencé à travailler à la Banque centrale à l’âge de 26 ans comme chargé d’étude. Il a été détaché  ensuite pour travailler au compte des projets et programmes en Guinée et en Afrique.

Parallèlement, Oyé a déclaré qu’il était  un homme d’affaire avec des sociétés. Ce qui lui a permit d’avoir de l’argent qu’il a mis au compte de sa famille, de la société et de la religion en construisant des mosquées avant de faire son entrée au gouvernement.

Pour la relance de la SOTELGUI, Oyé affirme que la société était morte quand il venait à la tête du département. Il fallait payer les arriérés de salaire des  1 600 travailleurs de la société, leur immatriculation à la caisse nationale de sécurité sociale et les fournisseurs. Ce qui fut fait avec un montant de 36 milliards GNF.

Il était question de chercher des partenaires pour la relance de la société avec la société Huawei Guinée et une banque chinoise qui  a mis  sur la table 50 millions de dollars.

A la question de savoir comment les  50 millions de dollars ont été gérés, Oyé affirme que c’est un problème de bonne gouvernance qui a fait que la Sotelgui n’a pas été relancée. Je voulais confier la société à un privé et le gouvernement voulait mettre dans le portefeuille de l’Etat. Alpha Condé m’a enlever pour me nommer au Ministère des Transports, affirme l’accusé.

Toutefois ajoute  Oyé, les 50 millions de dollars avaient été dépensés avant son départ à la tete du département  par la société Huawei Guinée.

Par qui, interroge le parquet,  par l’administration et contrôle des grands projets et le ministère de l’Economie et des Finances en rapport avec  la société. Moi, je n’ai pas vu passé un centime de l’argent, souligne Oyé.

Le parquet est revenu sur les sociétés crées par l’accusé et la gestion du projet de la fibre optique. A ce niveau également, Oyé affirme que tout s’est bien passer.

Toutefois,  le parquet spécial n’est pas de cet avis et affirmant  que bien que Oyé avait fixé la date de lancement, le  réseau Sotelgui n’est toujours pas fonctionnel,  la connexion reste chère en Guinée avec des problèmes et la société de transport fonctionne à minima.

Parlant de ses affaires, puisqu’il s’est présenté comme un  homme d’affaire, bien que le parquet spécial ait fait observer que la gestion de l’Etat et les affaires ne marchent pas ensemble aux yeux de la Loi, Oyé a déclaré qu’il a crée deux sociétés dont l’une achetait des vieilles maisons aux Etats-Unis qu’il reconstruisait et revendait aux américains.

A la question du président de la Cour s’il détenait des documents sur ses sociétés et l’acquisition de sa fortune,  Oyé a déclaré qu’il y a quelques années, il a perdu toutes ses archives  et documents dans un incendie dans son bureau situé à Coronthie.

 

Les débats se poursuivent et nous y reviendrons