Les audiences criminelles au procès des massacres du stade du 28 septembre 2009 ont repris ce mardi 2 mai 2023 au Tribunal délocalisé à la Cour d’Appel de Conakry avec la fin de l’audition de Djénab Bah. Pour ce mardi, le tribunal a entendus deux autres témoins. Oumar Dioubaté, le fils d’une victime qui a trouvée  la mort au stade et Alpha Bacar Diallo qui affirme qu’il a été obligé  par des bérets rouges en compagnie d’autres manifestants  pour ramasser les corps à la pelouse du stade.

Le premier, Oumar Dioubaté, a présenté sa maman comme une militante de première heure  du RPG de l’ancien Président Alpha Condé.

Dans la nuit du 27 au 28 septembre 2009, alors qu’ils étaient au salon à leur domicile sa maman lui fait part de sa volonté de participer à la manifestation à l’appel des forces vives. J’avais alors dit à ma maman que depuis ma naissance, je n’ai jamais participé à une manifestation politique, affirme  Oumar Dioubaté qui souligne qu’il a tout fait pour dissuader sa maman d’aller au stade, mais en vain. Ma maman  qui est notre seul espoir, puisque nous avons perdu notre père en 1987 a déclaré qu’elle était  déterminée pour aller au stade.

Oumar Dioubaté dit avoir rappelé à sa mère sa maladie, son état diabétique sans succès et ce jusqu’au petit matin du 28 septembre en l’accompagnant pour s’embarquer pour le stade. Moi, je suis allé dans la clinique où je travaille, puisque lundi et mardi étaient mes jours de garde.

Dans la soirée, j’ai appelé les connaissances et voisins pour demander ses nouvelles, puisqu’elle a laissé son téléphone avec moi.

C’est après ma garde que je suis allé mercredi à Donka en compagnie de mon oncle pour chercher son corps. Mais c’est sans succès  avec l’interdiction d’un béret rouge, bien que j’avais à l’aide de ma blousse accéder à la morgue avec l’aide d’une amie  pour tromper la  vigilance des militaires.

Finalement, c’est  à la mosquée Fayçal le jour de la restitution des corps que nous avons trouvé le corps de ma man que nous avons enterré dans un état difficile à supporter.

Le second témoin, Alpha Bacar Diallo affirme qu’il a quitté la maison très tôt pour le stade. Ils ont porté les leaders  jusqu’à l’enceinte du stade avec du   bruit, puisqu’il y avait assez de monde. Des tirs ont commencé et en tentant de se sauver, il sera rattrapé en compagnie de plusieurs autres manifestants par des bérets rouge. Il fut roué de coups, blessé avant que  » les bérets rouges ne nous demande de ramasser les corps sur la pelouse ». Nous avions dit, mais on n’avait pas le choix, nous nous sommes atteler à ramasser les corps sous les menaces d’un béret rouge qui me disait sans cesse qu’il allait m’exterminer. Il déclare avoir vu le corps  de la maman du premier témoin, Oumar Dioubaté au stade à travers les photos que ce dernier a présenté au tribunal.

Finalement, des voitures de la croix rouge sont arrivées et il a profité pour monter dans la voiture pour l’hôpital Ignace Deen où il a reçu les premiers soins de la part d’une infirmière. Cette infirmière à qui il a relaté les affres de la violence  passé au stade lui demanda de quitter l’hôpital au risque qu’il ne soit exterminé.

Alpha Bacar Diallo s’embarqua alors dans la voiture de cette  infirmière pour Sangoya avant d’appeler sa famille qui est venu le chercher pour la maison.

Guineelive suit les débats pour vous ce mercredi