De toute évidence, depuis que le CNRD a suspendu, au lendemain de sa prise du pouvoir, la production des titres fonciers, ce papier est devenu plus précieux que le diamant.
Alors, des institutions bancaires telles AMIFA ATLANTIQUE qui exigent de leurs clients ces titres fonciers avant l’octroi de prêts n’ont-elles pas choisi d’en faire leur business par un trafic de ce document administratif ?
En tout cas, le gérant du groupe scolaire HADJA SALIMA CAMARA, Naby Sylla, ne dira pas le contraire. Lui qui est aujourd’hui confus face à ce dont il est victime de la part de sa propre banque, après avoir contracté un prêt de 150 millions de nos Francs et entièrement remboursé depuis septembre 2022.
Curieusement, pour obtenir son document pour d’autres opérations, impossible.
Le conseiller juridique de cette institution, Lamine Dopavogui, reste plutôt prudent sur cette question, en renvoyant tout à l’avocat de cette boîte : « C’est un problème qui existe effectivement. A ce stade, nous sommes en procédure. Nous avons confié ce dossier à notre avocat qui nous représente, puisque c’est une affaire civile ».
Cet avocat d’ailleurs, Me Amadou Oury, lance carrément : « Je suis sorti d’une audience pour vous répondre au téléphone. A propos de la perte du titre foncier de Monsieur Sylla, on en parlera. Mes rendez-vous, c’est ma secrétaire qui les programme. Je reviendrai vers vous, on va s’assoir et en discuter plus tranquillement ».
En attendant, son conseiller juridique n’avait-il pas rassuré à son bureau la disponibilité de cet avocat à nous fournir à tout moment toutes les informations concernant ce dossier devenu finalement un véritable casse-tête pour la société AMIFA ATLANTIQUE ?
Déjà, cette attitude ambiguë commence à inquiéter les clients de cette banque qui craignent le pire après leurs remboursements.
Naby Sylla dont les affaires sont bloquées depuis 10 mois, ne cache pas sa colère : « Détournement ou perte ? », s’interroge-t-il avant d’indiquer :
« Que ce soit l’un ou l’autre cas, ce n’est pas une affaire civile, mais pénale, contrairement à ce qu’avance Dopavogui, le conseiller juridique ».
Son avocat, Me Koné Christophe Labilé, a été on ne peut plus clair dans sa correspondance du 17 Mai 2023 adressée au Directeur Général de cette société: « Dans le cadre d’un prêt consenti à l’établissement de mon client, une hypothèque a été souscrite sur son immeuble de Sanoya-Manéah. Pour concrétiser cette hypothèque, l’original du titre foncier fut déposé. A date, ledit prêt a été entièrement remboursé (capital, frais et intérêts). Il vous a alors demandé de lui restituer son titre foncier. Malheureusement, vous traînez les pas pour vous exécuter. Pourtant, cela est une obligation pour vous. Ses démarches amiables n’ayant pas abouti, il s’est vu dans l’obligation de constituer Avocat pour procéder à la réclamation par toutes les voies légales. Avant d’initier toute action judiciaire, j’ai jugé opportun de vous adresser ce courrier pour vous demander de le faire dans huit jours à compter de la date de réception. Passé ce délai, je me verrai dans l’obligation de saisir la juridiction compétente pour cette fin ».
Ce qui est sûr, ça va chauffer.Wait and see!
BambaBakaryGamalo