La Guinée est malade. Malade de sa démocratie, malade de sa justice, malade de son économie, malade aussi de sa société, excusez du peu, la liste est longue.
Les promesses du Colonel Mamady Doumbouya le 05 septembre 2021 et les propos rassurants qu’il a tenu les jours et mois suivant ont fini par créer au fil du temps un vide abyssal en Guinée. Les promesses politiques donnent des fleurs mais jamais de fruits.
Les guinéens ne savent plus à quelle économie se vouer ou encore à quelle vie saine et équilibrée se vouer après 64 ans d’indépendance, mais surtout 64 ans d’occasion manquée.
Le « sauveur » du peuple de Guinée ne voudrait plus sauver son peuple et s’en aller. Le tombeur du Président Alpha Condé voudrait à présent rester avec son « peuple ».
Conséquence de cette situation, le dialogue est rompu avec la classe politique. Colonel Mamady Doumbouya est désormais préoccupé par la « refondation » de l’Etat. Soit.
Sur le sujet, il est vrai que l’opposition et la société civile comptent sur la communauté internationale. Mais celle-ci ne défend que ses intérêts. En témoigne l’invitation faite à certaines juntes militaires en Afrique et pas d’autres à la 78è Assemblée générale des Nations-Unies. Le Colonel Mamady Doumbouya en sait quelque chose avec son déplacement aux Etats-Unis avec la dizaine de ministre qui l’accompagne dans sa valise.
Pour lier l’utile à l’agréable, tout Conakry est inondé par des photos du Secrétaire général des Nations-Unies pour le remercier suite à cette invitation.
La cherté de la vie se passe de tout commentaire avec des familles qui cherchent de quoi mettre sous la dent et qui prépare la rentrée scolaire des enfants.
Seulement voilà, la justice qualifiée de « boussole » par le Colonel Mamady Doumbouya lui-même est aujourd’hui désarticulée avec la grève qui secoue le secteur de la justuce.
Le comité de sortie de crise mis sur pied et composé des membres de l’Association des Magistrats de Guinée, du ministère de la Justice et de la cour suprême ne présage rien de bon pour une sortie de crise au bénéfice des populations.
Les magistrats qui ont fait leur sit-in devant la Cour suprême restent déterminés à poursuivre des manifestations pour dénoncer les agissements du Ministre de la Justice.
Pour sa part, Alphonse Charles Wright est fort du soutien du Colonel Mamady Doumbouya. Cerise sur le gâteau, le Garde des Sceaux a aussi donné le nom de sa jolie fille à la Maman du Président de la Transition.
Le Garde des Sceaux s’en fiche donc pas mal que les magistrats se rongent les ongles avec leurs robes noires. Mais jusqu’à quand encore?
Mohamed SOUMAH