Les audiences criminelles du Tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry se sont poursuivies ce lundi. Le tribunal a reçu Mouctar Bah, le correspondant de l’AFP et de RFI en Guinée.

Au stade dès les premières heures de la matinée, il a vu les manifestants déferler au stade. Les problèmes ont commencé selon Mouctar Bah quand le colonel Moussa Tiégboro Camara a déclaré  » chargé ». Il sera arrêté et embarqué dans un véhicule de police. Entre temps le colonel Ansoumane Camara, alias Bafoé est arrivé sur les lieux pour crier sur les policiers tout en demandant aux policiers de le débarquer. Une fois débarquer Mouctar affirme qu’il est reparti de nouveau au stade. Une fois dans l’enceinte, des crépitement d’armes ont commencé. En compagnie de son confrère Amadou Diallo de la BBC, ils se sont cachés au niveau du terrain de Basket en chantier. Ils seront repérés  et une fois sorti de leur cachette, deux hauts gradés de l’armée interviennent pour dire ne les tuer pas ce sont des journalistes qui étaient avec nous à  Labé. Il sera tout de même malmené, frapper et le matériel de travail détruit, mis à genoux. Il déclare avoir vu des dizaines de morts et des blessés. Une femme a aussi crier à son nom pour lui demander de venir au secours puisque selon cette femme des militaires étaient entrain de violer les femmes. Finalement c’est en sortant du stade en compagnie d’un policier qui disait aux forces de l’ordre ne le tuer pas c’est un journaliste, il fut dépouillé. Il affirme avoir perdu 150 dollars et 300.000 gnf et l’ensemble de son matériel détruit.
Par ailleurs un avocat du nom de Me Amara Bangoura se charge de les accueillir chez lui en compagnie de plusieurs blessés.
Rechercher par les forces de l’ordre, il se refusa dans un hôte puis à Pita avant de regagner Dakar où il est resté pendant 5 mois.
Interrogé sur l’affaire des fosses communes,  Mouctar Bah qui comparait en tant que victime a déclaré: « Tout ce que je peux dire sur cette affaire de prétendue fosse commune, parce que je ne peux pas confirmer, une source vraiment crédible m’a dit que des militaires ont ramassé 83 corps qu’ils sont en train d’enterrer à Cosa vers le Camp Alpha Yaya Diallo, à 23 heures. C’est possible que le pouvoir soit au courant, c’est possible qu’il ne soit pas au courant, parce qu’il y a des éléments incontrôlés dans l’armée. Ce qui reste clair, c’est toujours l’armée guinéenne. Ce qu’on m’a dit, c’est que les corps ne sont pas retiré de la morgue, mais les corps ont été arrachés du stade, on les a mis dans deux camions pour aller les enterrer à Cosa.(…) ».
Et quand la question lui a été posée ce qu’il entendait du tribunal, Mouctar Bah affirme qu’il demande justice pour toutes les victimes.
L’autre victime qui a déposé devant le tribunal criminel a pour nom Mamadou Samba Barry. Au stade en compagnie de son cousin Amadou Korka Bah, ce dernier a disparu depuis ce jour fatidique du 28 septembre 2009. Sa famille n’a jusqu’à présent aucune nouvelle de lui.
Toutefois, Mamadou Samba Barry a été plus chanceux. Il sera arrêté et conduit au camp Koundara en compagnie de 26 autres personnes. Chaque matin affirme Mamadou Samba Barry, des militaires nous donnait cinquante coups pendant cinq. Ces 26 personnes du camp furent tous dépouillés avant qu’ils n’obtiennent leur libération.
Naby Camara pour Guineelive