Les audiences criminelles se sont poursuivies ce lundi à la cour d’appel de Conakry. Plusieurs victimes se sont succédé à la barre. Il s’agit de Malick Barry, Mamadou Diouldé Diallo et de Thierno Hamidou Barry qui a représenté la famille Barry puisque son frère Amadou Oury Barry n’a pas été vue depuis ce 28 septembre 2009 par la famille qui est sans nouvelle de lui. Bastonné puis toucher par une balle, il sera poignarder.
Mamadou Djouldé Diallo à la barre du tribunal criminel de Dixinna notamment déclaré: « Le lundi matin, je suis allé Madina. Mais j’ai trouvé qu’il n’y avait pas de mouvement puisque tout le monde était parti au stade. Moi aussi je suis resté là-bas jusqu’à 9h. Après je suis parti avec deux de mes amis. Arrivé sur le pont de Madina, on a trouvé que la route était barrée. On a continué et, on a repris la grande route. On a trouvé qu’il y a assez de monde. Les gens dansaient, il y avait de l’ambiance. On est allé jusqu’à Dixinn terrasse, il y avait des gendarmes, on a trouvé que les portes du stade étaient déjà ouvertes et nous y sommes rentrés. Quand nous sommes rentrés, on s’est assis un peu, on a prié, beaucoup de monde priaient et d’autres dansaient. Après quelques temps, on a entendu les tirs, les gens ont dit qu’ils (militaires) sont venus. Quand ils (militaires) ont rentrés, on a fui pour aller vers le haut. Et Quand il y a eu la débandade, je suis tombé. C’est ainsi que nous avons couru vers Marocana. Quand je me suis levé, j’ai couru un peu seulement avant ils ne tirent sur moi. J’ai pleuré un peu et j’ai dit qu’ils ont tiré sur moi. Et quand J’ai vu le sang sur moi, j’ai pris la fuite (…) Quand nous sommes sortis, j’ai trouvé deux gendarmes là-bas, l’un d’entre eux m’a pris. Mais j’ai commencé à résister et l’autre a pris le couteau pour me poignarder à trois (3) reprises. Dieu m’a sauvé parce qu’ils m’ont laissé. Etant déjà blessé, j’ai escaladé le mur pour tomber de l’autre côté vers le pont de Madina. Je criais pour informer tout le monde qu’ils ont tiré sur moi. C’est en ce moment que Croix-rouge est venue me mettre dans leur véhicule. Mais il y avait beaucoup de personnes dans leur véhicule, et Ils m’ont envoyé à Donka, précisément à l’urgence. Ce service était plein déjà de monde, et certains blessés étaient même à l’agonie. Et d’autres soufraient beaucoup car, ils saignaient. J’ai subi une opération générale, et je suis resté là-bas pendant un bon moment. ».
Mais au paravent, la constitution de partie civile de Amadou Diallo, ancien correspondant de la BBC en Guinée qui avait fait Un direct d’anthologie sous le crépitement des balles réelles pour une édition d’information de la BBC a fait débat entre les parties au procès. Il est vrai reconnais les avocats de la défense que la constitution de partie civile peut intervenir à n’importe quel moment de la procédure. Toutefois, fera remarquer la défense, communiquer un document pendant que le procès se déroule le même jour pose un problème de compréhension, de lecture, alors que d’autres constitutions de parties civiles entendues par les juges ne sont pas auditionnées, selon Me Lancinet Sylla, avocat de Aboubacar Diakité, alias Toumba.
Pour permettre donc aux avocats de la défense de prendre connaissance des dossiers de nouvelles constitutions de partie civile, le président audiencier Ibrahim Sory II Tounkara a renvoyé les débats à demain mardi.
Naby Camara pour Guineelive