Dans une interview exclusive accordée cette semaine à notre rédaction, le président du parti UDRP et membre de l’ANAD, Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou s’est montré très farouchement   dans un langage de vérité et d’objectivité sur certaines actualités   qui ont défrayé récemment la chronique dans la cité. Il s’agit de la semaine de l’intégration africaine, le retrait des documents de voyages aux ministres de la transition et la répression des journalistes par les forces de l’ordre lors de leur marche pacifique contre la fermeture  du site  guineematin.com .

 

Guineelive.com : votre réaction sur la semaine de l’intégration africaine pendant que nous avons assisté lors des dernières années aux différents coups d’Etats  en Afrique de l’Ouest ?  

 

Dr Edouard Zoutomou Kpoghomou : je me pose la question pourquoi cette semaine d’intégration africaine ? Lorsqu’on sait   que le Mali, le Burkina Faso, la Guinée et le Niger ont connu des putschs. Et que la CEDEAO avait décidé d’envoyer mordicus des forces armées de la sous-région au Niger   dans le but de déloger les putschistes   pour rétablir la démocratie.  Il faut dire que cette décision a connu un fiasco total, parce que tout simplement, il y a eu d’autres pays qui en sont désolidarisés. Cela prouve à suffisance   qu’il y a un déséquilibre total en Afrique. Donc, je ne vois pas en quoi l’intérêt de cette semaine d’intégration africaine. Surtout quand on sait que les présidents du Togo et de la Côte d’Ivoire   ont la divergence d’idées sur certains problèmes majeurs qui assaillent la sous-région. Dans ces derniers temps même concernant du côté de la monnaie commune qui avait été envisagée par les pays de l’UMAO, n’a pas vu jour, parce que certains pays membres sont écroués économiquement. Donc pour une fois encore, je   m’en vais vous dire que cette semaine d’intégration africaine n’a pas sa raison d’être.

 

Dans un communiqué diffusé sur les médias d’Etat guinéen, le premier ministre,Dr Bernard  Goumou a pris la décision  de retirer les documents  administratifs  de voyages  aux ministres  et  les secrétaires généraux  des différents départements  ministériels. Qu’en dites-vous ?

 

Je trouve que c’est un non-évènement et je dirai que ce n’est pas nécessaire de retirer ces documents administratifs de voyages aux ministres et les secrétaires généraux des différents départements ministériels. D’autant plus que c’est le secrétariat général du gouvernement qui ordonne la mission des ministres.  Pas le ministre qui se lève un bon matin pour décider de sa mission.  Si c’est dans le cadre-là, je dirai que ce retrait des documents administratifs de voyages à ces ministres n’a aucune nécessité. Si c’était dans le cadre d’une restriction de dépense, je pouvais l’accepter. Même dans le cadre des 40 DAF soupçonnés de détournements des deniers publics, je vois ça d’un œil injuste dans la mesure où ce sont des personnes qui sont sous l’ordre de leurs chefs qui ne sont que ces ministres. Donc, si la CRIEF parle des présumés détournements de ces 40 DAF des départements ministériels, il faut interpeller d’abord ces ministres parce que ce sont eux qui ordonnent   la sortie d’argent à leurs DAF. En définitive voyant tous ces jeux administratifs menés par le colonel Mamady Doumbouya et son entourage, j’en trouve complètement ridicule. Cela prouve qu’ils sont incapables de gérer le pays.

 

Récemment les journalistes ont été mis en tabac par les forces de l’ordre pendant qu’ils entamaient une marche pacifique pour la mise en ligne  du site guineematin.com. Votre réaction ?

 

Je vois que la liberté d’expression à cette période de la transition est dangereusement confisquée. Ceci dit que la démocratie est aussi menacée. je pense que le journaliste , il écrit   et parle ce qu’il voit . Donc pour moi, c’est inadmissible de comprendre qu’ils soient matés par les forces de l’ordre pendant qu’ils entamaient   une marche pour que le site guineematin.com fermé par des jours, soit rouvert dans l’immédiat. Même à l’ANAD, nous avons condamné avec la dernière énergie la fermeture du site guineematin.com  et les bastonnades  que les journalistes  ont  connues. Ce qui en croit de dire ce qu’on attendait de ce régime de la transition, n’est pas ce qu’on voit. C’est la pure dictature que nous sommes en train de vivre avec   le colonel Mamady  Doumbouya .

 

Propos recueillis par Léon Kolié