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Justice : Alphonse Charles Wright donne raison à Alpha Condé…

Le moins que l’on puisse dire, c’est que depuis sa nomination à la tête du département en charge de la Justice et des Droits de l’Homme, le Ministre de la Justice Alphonse Charles Wright lui-même ne peut pas donner avec exactitude, le nombre de personne qu’il a poursuivi en Justice ou encore le nombre d’injonction, tellement qu’il a inondé les réseaux sociaux des actes pourtant éminemment symbolique de la justice.

Pour ce qui est de l’ancien opposant historique devenu despote historique, Alpha Condé actuellement en Turquie, il est poursuivi par le même Ministre de la Justice Alphonse Charles Wright pour la énième fois pour des faits présumés de « trahison, association de malfaiteurs et complicité de détention illicite d’armes et de munitions ». Soit.

A propos, il faut dire que le garde des Sceaux Alphonse Charles Wright donne raison à l’ancien opposant historique qui déclarait le 12 avril 2000, au cours de son procès pour sorti illégal du territoire national et des soupçons de déstabilisation de la Guinée  ce qui suit : « devant les violations répétées et manifestes de mes droits et de ceux de la défense, depuis le début de cette affaire, il ne fait plus l’ombre d’un doute, que l’État Guinéen plus soucieux de sa crédibilité que de la manifestation de la vérité entraîne inéluctablement l’opinion nationale et internationale vers une parodie de justice que je ne saurais en aucune manière cautionner. Ma soif inextinguible de justice n’altère en rien mon jugement au point de me laisser croire un seul instant que ce procès allait être juste et transparent. J’ai donc aujourd’hui décidé après le retrait de mes avocats d’arrêter cette comédie judiciaire qui n’honore pas la Guinée, sa jeunesse et sa démocratie»[1].

Toujours est-il qu’Alpha Condé sera reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés et condamné à cinq ans de prison avant d’être libéré le 18 mai 2001 suite à la grâce présidentielle du militaire, général Lansana Conté.

Seulement voilà, les  calculs politiques donnent souvent des fleurs, mais jamais de fruits. Alpha Condé n’a jamais appris les leçons du passé. Il est allé jusqu’à organiser sa propre chute à travers un troisième mandat.

La suite est connue avec l’arrivée matinale du légionnaire français le 5 septembre 2021.

Aujourd’hui, il faut dire que le Ministre de la Justice et des Droits de l’Homme du Colonel Mamady Doumbouya lui donne raison en parlant de la justice guinéenne.

Ce n’est pas tout car Alphonse Charles Wright donne également raison à l’Association des Magistrats de Guinée, qui devant les conseillers nationaux du CNT, a aussi dégainé en ces termes : « L’AMG dénonce l’attitude du Garde des sceaux qui est en train de mener sa propre transition dans cette transition avec pour corollaire : la théâtralisation, la désacralisation, la banalisation et l’infantilisation de la justice à travers des actes qui sont contraires à l’esprit du discours de prise du pouvoir par le Comité national du rassemblement pour le développement (CNRD).

Les publications intempestives des actes de procédures (injonctions) ainsi que des actes administratifs (arrêtés de suspensions des Magistrats) sur les réseaux sociaux, au mépris répété de la loi, la volonté de traumatiser les Magistrats, de les humilier et de les soumettre coûte que coûte, constituent aujourd’hui des indicateurs sérieux qui doivent alerter les autorités de la transition sur la volonté du Garde des sceaux de réécrire l’histoire de la justice guinéenne.

L’AMG dénonce les persécutions, les menaces et les chantages au décret effectués contre les Magistrats par le Garde des sceaux et interpelle avec déférence les autorités de la transition sur l’atmosphère délétère et le malaise profond qui règne actuellement au sein de la justice guinéenne qui a urgemment besoin d’un sauvetage ».

En attendant donc que ceux qui sont chargés d’appliquer la Loi au nom du peuple ne se ressaisissent et prennent conscience des dégâts causés par le garde des Sceaux, c’est la complainte au niveau des populations, si jamais vous leur parlez de Justice en Guinée.

 

Ousmane CISSE