Les citoyens qui liront ce passage nous diront que les financements de ces investissements étaient déjà acquis.
A ces éléments cités ci-dessus s’ajouterait l’instauration d’un climat de peur et de méfiance qui viendrait de naître surtout avec la descente musclée et récente des forces de l’ordre dans le grand marché de Madina. Ceci aurait entraîné une réorientation rapide vers d’autres activités et de la sortie des zones de confort de ces gens qui n’ont connu que cela. A date, Madina qui d’ordinaire grouillait de monde, baignerait quasiment dans un calme avec des magasins et boutiques ouvert avec la peur au ventre. D’autres auraient fermé par mesure de précaution et/ou se seraient retournés vers des boutiques dans les quartiers en attendant un retour à la normale.
Tous ces facteurs évoqués jusque-là auraient contribué à la baisse systématique des ressources des banques entre août et octobre 2023 où elles sont passées respectivement de GNF 39 252 Mds à 37 772 Mds soit une baisse de 3,7% (1 480 Mds). De même, l’épargne a pris un grand coup avec une baisse significative de 26%. Cette situation trouve son explication dans la baisse massive des ressources des PME de 12% en moyenne sur la période sous-revue contre seulement 3,3% pour les particuliers et 3,2% pour les grandes entreprises. Pendant ce temps, les engagements en souffrance sont en hausse de 14% sur la même période. En dépit de cette situation, les remplois sont en hausse de 3,4%. Cela dénote à suffisance la volonté des banques à satisfaire toujours leur clientèle variée.
Or, sans ressources, aucune banque ne peut prêter aux clients de l’argent dont ils ont besoin pour développer leur activité. A cela s’ajoute la baisse systématique des remplois par signature suite à l’arrivée à échéance des engagements par signature avec la SONAP non renouvelée au niveau de certaines banques.
Pour ne pas abuser trop du temps du lecteur, nous nous limitons à ce stade tout en invitant l’Etat à plus de retenue. Avec un taux de bancarisation de 8,3% à fin octobre 2023 (1 089 254 clients sur une population totale de 13 201 798) et un secteur informel assez fort, il faut trouver le juste milieu pour ne pas étouffer notre économie. Nous devons sortir de la gestion de la conjoncture et nous projeter sur le long terme à travers des plans pluriannuels de développement dont l’exécution programmée des plans d’action dans le respect des échéances établies devront permettre à notre population de tirer les avantages de nos progrès. C’est la seule voie qui compte en matière de développement économique…
Safayiou Diallo