Massacre du 28 septembre : l’ancien directeur général de la police, général Valentin Haba donne sa part de vérité
Le procès des évènements du 28 septembre 2009 se poursuit au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry.
Après le général Ansoumane Camara alias Bafoé, c’est le général Valentin Haba, Directeur général de la police nationale au moment des faits était à la barre ce mardi dans le procès des évènements du 28 septembre 2009.
Le général qui comparait à titre de témoin a déclaré avoir par le biais de ses agents compté 54 corps se trouvant dans deux camions militaires.
Il a fait le compte rendu à son Ministre de la sécurité qui à son tour a mis les corps à la disposition du Ministre de la santé, Dr Abdoulaye Chérif Diaby au camp Samory Touré.
Nommé le 7 août 2009 au poste de Directeur général de la police nationale, le général Valentin Haba a déclaré qu’avant cette date, il occupait le poste de commissaire central de police de Matam.
Et juste après la passation de service, il affirme avoir fait l’état des lieux de son nouveau poste.
Le constat était alarmant, puisque la police nationale était en manque criard de moyens pour l’accomplissement de sa mission régalienne. Il fera alors un rapport qu’il adressa au Ministre de la sécurité et au président Moussa Dadis Camara.
Le 27 septembre 2009 à la veille des manifestations projetées par les forces vives, il avait réuni son staff pour planifier la répartition des hommes pour le maintien d’ordre.
Au total, 1250 agents ont été planifié et le commandant de la compagnie d’intervention et de sécurité, Ansoumane Camara, alias Bafoé a été chargé de la planification des hommes et de rendre compte.
Au petit matin du 28 septembre, le général Valentin Haba affirme qu’il a reçu les premières informations sur les dérapages. Il appela alors Bafoé pour lui demander de se rendre sur les lieux. Quelque temps après, Ansoumane Camara rappel pour lui dire que la situation a dégénéré.
Il s’est alors rendu sur le terrain pour constater de visu ce qui se passe, le général Valentin Haba demanda alors de planifier les choses et Bafoé et ses hommes répliqua pour demander, mais avec quel moyens. Bafoé lui rappel de nouveau pour lui demander de se rende au stade.
Une fois au stade, général Valentin Haba affirme s’être rendu compte de l’étendue des dégâts avec des morts. Il appela alors le Ministre de la sécurité pour rendre compte et ce dernier lui a dit qu’il va envoyer des camions pour mettre les corps. Justement deux camions militaires furent envoyés au stade et les corps embarqués pour le camp Samory Touré.
Au décompte final, 54 corps furent dénombrés et le ministre Mamadou Toto Camara a mis ses corps à la disposition du Ministre de la Santé, Dr Abdoulaye Chérif Diaby au camp Samory Touré.
Face à cette nouvelle déclaration, le président du tribunal et le parquet étaient presque confus et pour cause. L’ancien chef d’état-major général des armées, général Oumar Sano avait parlé de quatre camions qu’il avait envoyés au stade à la demande de la croix rouge.
Répondant aux inquiétudes du Président du Tribunal et du parquet, le général Valentin Haba a déclaré n’avoir pas vu le chef d’état-major général des armées et ignore si d’autres camions contenant des corps avaient transité par le camp Samory Touré.
Au moment où nous mettions cette dépêche en ligne, les débats se poursuivaient.
Alkhaly Condé