Les associations de presse ont dans un communiqué annoncé  des manifestations  pour protester contre le brouillage des médias et le rétablissement de la connexion.

Le porte-parole du Gouvernement dans un entretien accordé à  nos confrères d’Africaguinee.com reste catégorique. Ousmane Gaoual Diallo est resté droit dans ses bottes.

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«  Il faut que vous (les médias) s’assument. Il y a un certain nombre d’entre vous qui ne s’assument pas. Ils sont sensationnels. J’ai même vu un certain nombre d’entre vous publier une note confidentielle de l’armée. Si eux ils trouvent ça normal, moi je trouve qu’il faut quand-même faire attention. Un journaliste ne fait pas tout ce qu’il veut, quand il veut, ne diffuse pas tout, tout le temps, ne parle pas de tout », martèle le ministre des postes, des télécommunications et de l’économie numérique.

En Guinée, les principaux médias audiovisuels sont victimes de restrictions de leur audience depuis environ deux mois. Pendant que la crise s’enlise, le porte-parole du Gouvernement rappelle qu’il avait en personne sonné l’alerte sur les dérapages. Il regrette de n’avoir pas été écouté.

« Il y a des moments où il faut de la responsabilité sur certains aspects y compris dans l’exercice du métier de journaliste. En tant que porte-parole du Gouvernement, je vous (acteurs de médias) ai interpellés sur la nécessité de la responsabilité. Mais au lieu d’écouter mes propos et tirer la leçon là-dessus pour mieux faire, les gens m’ont considéré comme un ennemi de la presse, et on a commencé à stigmatiser. Cela ne permet pas d’avoir une sérénité. Dans tous les pays du monde, la sécurité prime sur tout. La paix prime sur tout, s’il n’y a pas de paix, il n’y a pas de la liberté de la presse ni rien d’autre. Donc, la liberté s’exerce dans une société en paix. C’est très important que les journalistes fassent attention à ça, qu’ils tiennent compte du contexte, de la fragilité des sociétés et de ce qui peut ou ne pas amener le feu dans le pays », a-t-il indiqué.

Il rappelle qu’en 2010 (dans l’entre-deux tour de l’élection présidentielle), il a suffi que quelqu’un déclare qu’une communauté a empoisonné une autre pour qu’à 600 kilomètres d’ici (Conakry) les gens s’entretuent.

« Il faut faire attention et on a eu le sentiment qu’on n’est pas écouté, que les médias croyaient évoluer dans une société où on faisait du tout et du n’importe quoi. Maintenant que des questions sécuritaires sont posées, il faut trouver un juste milieu pour que chacun puisse agir en toute responsabilité. Mais je n’ai pas le sentiment que tout le monde ait pris conscience, même dans ce contexte. On suit ce que certains disent et écrivent, il faut faire attention. Quand un journaliste écrit : un coup d’Etat est imminent, je ne sais pas s’il croit qu’une telle phrase est neutre ou si ça peut se dire comme ça. Il faut faire attention, on ne dit pas tout ce qu’on veut », insiste le porte-parole du Gouvernement.

Et d’ajouter qu’aujourd’hui, les médias n’est pas qu’un sujet qui est limité à la sphère du gouvernement. Pour Ousmane Gaoual Diallo, c’est plutôt une question judiciaire qui complique un peu les choses.

« Il faut aussi prendre conscience que quand on pose des actes, on dit des choses, ça peut avoir des impacts chez vos voisins, dans l’entreprise dans laquelle vous évoluez. Les entreprises de presse c’est des sociétés qui doivent faire des profits, qui doivent évoluer dans leur contexte en tenant compte de cette nécessité. Il faut que ceux qui sont employés tiennent compte de ça et qu’ils doivent contribuer à mieux faire vivre leur société, ce n’est pas seulement apparaitre comme si on était dans une société qui n’a pas de repère. Malheureusement, certains de vos confrères ne semblent pas avoir tiré de leçons ou de comprendre ce qui se passe », a-t-il déploré.

Source : Africaguinee