Nommé le vendredi dernier à travers un décret, le nouveau premier président de la cour des comptes a pris fonction ce mercredi 17 janvier 2024. La cérémonie d’installation a été présidée par le ministre de la Justice Alphonse Charles Wright en présence des magistrats et autres membres de la famille judiciaire du pays.

Dans son tout premier discours à la tête de cette juridiction, Monsieur Fodé Kanté a déclaré qu’une prise de fonctions suppose un premier regard sur son environnement professionnel, un premier état des lieux de l’ensemble des services et de leur interaction. « Cela nous permet de cerner les défis qui nous attendent et nous obligent après à unir nos intelligences et nos énergies pour les relever, dans l’intérêt exclusif du peuple de Guinée.

C’est pourquoi, dit-il, je profite de cette occasion solennelle pour décliner quelques objectifs que j’attends mener le plus rapidement, bien entendu avec vous tous sans exclusion aucune. Il s’agit entre autres :

« D’accroître la visibilité de la cour des comptes : les travaux de la cour sont destinés en définitive aux citoyens, pour leur permettre de savoir comment les ressources publiques sont gérées »

Il nous semble ainsi important, a-t-il ajouté, de diffuser largement, et ce, de manière régulière les résultats des travaux de contrôle effectués par notre institution. Doter les magistrats de moyens et des capacités permettant de toucher le plus grand nombre d’assujettis.

Le premier président compte également repositionner la cour des comptes au niveau international. En cette période de refondation de notre pays, je suis conscient des défis auxquels la cour des comptes doit faire face. Il s’agit principalement de : « contribuer à l’ancrage de la culture de reddition des comptes ; promouvoir une gestion publique performante ; renforcer le respect des normes et procédures conformes aux standards régionaux en matière d’audit et de contrôle de la gestion publique ; créer des cadres de concertations des corps de contrôle du pays ; initier des rencontres périodiques avec les membres du conseil national de la transition (…) »

Au niveau international, nous renforcerons et redynamiserons notre coopération avec les partenaires bi et multilatéraux, notamment :

« L’organisation internationale des institutions supérieures de contrôle des finances publiques (INTOSA) ; l’initiative de développement de l’INTOSA(IDI) ; le conseil régional de formation des institutions supérieures de contrôle des finances publiques de l’Afrique Francophone subsaharienne(CREFIAF)(…) », a-t-il annoncé.

Présidant la cérémonie d’installation, le ministre de la Justice, garde des sceaux et des droits de l’Homme, Alphonse Charles Wright a rappelé l’importance de la cour des comptes dans la lutte contre la corruption en Guinée.

« Monsieur Fodé Kanté, je vous ai cherché et vous ai retrouvé. Je vous ai proposé, le conseil a validé et le président vous a nommé. Vous ne devez cette nomination à personne, parce que cela vous a prédestiné. (…). Apprenez de votre environnement professionnel les chantiers qu’a traversés votre prédécesseur ».

Avant de quitter la cour, le ministre a invité le premier président à ses collaborateurs à se mettre au travail pour relever les défis.

Le président sortant, Saa Joseph Kadouno a remercié le président de la transition pour son choix de diriger cette juridiction durant des mois. Tout en souhaitant plein succès à son successeur, il a demandé aux travailleurs de la cour de soutenir le nouveau président pour l’attente des objectifs assignés.

« Excellence, monsieur le premier président entrant, monsieur Fodé Kanté, tout en vous souhaitant la bienvenue, je vous renouvelle mes chaleureuses et sincères félicitations et vous souhaite beaucoup de succès dans vos nouvelles fonctions. Vous arrivez à un moment décisif, dans une conjoncture aussi difficile, en dépit des opportunités qui autorisent l’optimisme, et recommande plus de prospectives et de pragmatisme. Nommé par décret le 21 avril 2022, je termine ma mission à la Cour des Comptes qui avait commencé le 5 mai 2022. J’exhorte l’ensemble des magistrats et les assistants de vérification à travailler tous, toujours en étant plus attentifs à leur mission, pour plus de résultats et surtout une meilleure qualité de service à la nation. Nous travaillons ensemble depuis quelques années. J’ai énormément appris au cours de ce parcours. J’en suis fier. Les meilleures pages de notre collaboration, c’est vous qui les avez écrites… Je pars d’ici avec une émotion intense, mais très confiant en l’avenir de notre institution »

Daouda Yansané