Il était le journaliste guinéen le plus recherché ces derniers temps. Il, c’est le Secrétaire Général du Syndicat de la Presse, Sékou Jamal Pendessa. C’est finalement à sa sortie de la salle d’audience du Tribunal de Première Instance de Dixinn où il était allé soutenir une dizaine de journaliste arbitrairement arrêté à la maison de la presse, dans la cour même du Tribunal que des gendarmes et policiers lourdement armés, comme dans les opérations de traque des cartels de la drogue en Amérique (Haïti, Colombie, Pérou, Equateur).  Pourtant non, nous sommes bien en Guinée où l’exercice du métier du journaliste est devenu un crime de leste majesté.

Sur le sujet, le très controversé porte-parole du gouvernement et Ministre en charge  des Postes et Télécommunications et de l’économie numérique, Ousmane Gaoual Diallo a une réponse toute faite : problème de sécurité nationale. Soit.

Même si l’on a inventé un coup d’Etat dont le montage vous coupe le souffle à la télévision nationale qui s’est prêté au jeu, il faut dire que la Guinée n’est pas un pays en guerre, en tout cas, pas officiellement.

Le chef de la junte, Mamady Doumbouya nous rappelle curieusement à notre corps défendant celui qu’il a déposé le 05 septembre 2021, l’ancien  dictateur et opposant historique qui affirmait qu’en Guinée je cite « plus le mensonge est gros, plus on te croit ». Alpha Condé s’en est donc servi pour abuser des guinéens. Avec à la clef des promesses fallacieuses. Des promesses  du genre, je vais construire une « usine de bonbon, une usine de tomate, une unité de voiture », excusez du peu, la liste  des promesses fallacieuses de Alpha Condé est longue.

Toujours est-il que les guinéens étaient loin d’imaginer que son tombeur un certain légionnaire de l’armée française,  Mamady Doumbouya ira loin dans la répression des libertés dont la liberté de la presse. Pourtant, le chef de la junte il y a deux ans  avait promis de rectifier le tir et de laisser la presse travailler. A moins que le mensonge soit gros comme déclarait Alpha Condé.

Que nenni. Mamady Doumbouya a donné des instructions fermes à son Ministre  très décrié et controversé Ousmane Gaoual Diallo de réprimer la presse jusqu’au bout pour ne pas qu’on lui demande d’organiser des élections et s’en aller comme promis.

Des chaînes de télévision retirées des canaux de diffusions Canal et StarTimes, des sondes brouillées, des journalistes traqués à la maison  de la presse, une trentaine  de journalistes séquestrés  et affamés pendant plus de dix heures dans une cour pourtant fermées, des réseaux sociaux bloqués, excusez du peu la liste est longue.

Pour une transition malmenée, les guinéens en ont eu pour leur propre compte. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Mamady Doumbouya est entré dans «  l’histoire Guinéenne » de record des prédateurs de la liberté de la presse, des libertés et du Droit en Guinée.

Jamais dans l’histoire de la Guinée des journalistes, la liberté de la presse n’ont  été  aussi ballonnés. Pourtant par le passé, des militaires(général Lansana Conté et capitaine Moussa Dadis Camara, Sékou Konaté) ont dirigé la Guinée sans coup férir. Mamady national n’est donc pas le premier militaire que la Guinée a connu.

Toujours est-il que chaque chose a son temps. Alpha Condé avait déclaré publiquement je cite « il n’y aura plus de coup d’Etat en Guinée », mais le moment venu, l’opposant historique devenu despote et de trop a été traqué et humilié en Guinée et devant les guinéens.

La boussole a perdu carrément le nord et difficile d’imaginer sa nouvelle direction. Mais Qu’on se le tienne donc pour dit. Chaque chose à son temps et seules les montagnes ne se rencontres jamais, Mon Colonel…

 

Mohamed SOUMAH