Le procès des évènements du 28 septembre 2009 se poursuit au tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry. Ce lundi 29 janvier 2024, c’est le Pr Namory Kéïta, ancien Chef du service gynéco-obstétrique de l’hôpital national de Donka en 2009 qui était à la barre.

Dans sa déposition, le médecin-chef à la retraite a abordé en détail les cas de violences sexuelles enregistrés à l’hôpital national de Donka au sein de son service.

Concernant les violences faites aux femmes, le Professeur agrégé a qualifié cet acte de très cruel. « Je ne voulais répondre à des questions qui ne sont pas liées à mon service. Mais si vous me parlez de tortures, je dirai que les violences faites aux femmes sont la plus abjecte des tortures humaines », a déclaré le professionnel de la santé.

Interrogé par les avocats de la partie civile, notamment Maître Alpha Amadou DS Bah, le Pr Namory Kéïta a évoqué avoir entendu parler du passage à l’hôpital du Colonel Abdoulaye Chérif Diaby.

« J’en ai entendu parler effectivement par des médecins du passage du ministre qui aurait donné des coups de pieds à des blessés, mais moi je n’en ai pas vu », a précisé le Pr Namory Kéïta. Il a également confirmé la visite musclée de certains militaires au CHU de Donka. « Les agents l’ont dit. Que des bérets rouges sont passés à l’hôpital de Donka et la pharmacie de l’hôpital de Donka a été attaquée et mise à sac. Je ne l’ai pas vu mais on me l’a dit », a ajouté le témoin, qui aurait tenté en vain de rentrer au stade chercher des blessés.

À la question de savoir s’il fait confiance à ses agents qui lui ont remonté l’information sur le passage à Donka du Colonel Chérif Diaby, le Professeur a répondu par l’affirmative.

Alkhaly Condé