Qu’on se le tienne pour dit. Dr Dansa Kourouma avait donné la primeur de l’information loin de la Guinée. A beau mentir, celui qui vient de loin, nous enseigne un dicton populaire.
Le Président du Conseil national de la transition annonçait à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis que la Guinée aura une nouvelle Constitution au mois de mars 2024.
Dansa Kourouma s’exprimait ainsi le 15 février lors de l’ouverture de la Table Ronde des Bailleurs de fonds sur le Programme intérimaire 2022-2025 organisée par le gouvernement guinéen.
« Le processus d’élaboration de la nouvelle Constitution est en marche, vous le savez. Peut-être beaucoup ne sont pas encore au courant des grandes articulations de cette Constitution, mais ce que je peux vous dire ici chers partenaires, c’est une Constitution qui rassemble les guinéens et qui prendra en compte les particularités historiques, les particularités politiques, les particularités culturelles mais aussi la volonté des guinéens à bâtir une société sur le socle des valeurs démocratiques. Ceci est essentiel, ce n’est pas un slogan. C’est un fait réel. Une constitution moderne qui consacre les véritables institutions fondées sur des valeurs démocratiques, éthiques et morales. Ce travail est presqu’achevé. Le mois prochain (NDLR : mois de mars), inch Allah avec le leadership du Président de la République, nous allons présenter au peuple de Guinée les premières ébauches de cette nouvelle Constitution qui doit être une Constitution qui nous rassemble et qui nous ressemble.
Nous avons vu qu’à chaque fois qu’il y a l’alternance politique en Afrique, la communauté internationale crie à la victoire même si c’est une alternance bonnet-blanc et blanc-bonnet. Mais rassurez-vous que l’alternance qui se fait sans les bases d’un État fondé sur des institutions fortes, elle n’a pas de sens. Elle permet de perpétuer la précarité. Nous ne voulons pas de cette alternance. Nous voulons d’une alternance fondée sur le respect de la volonté et du verdict du suffrage universel obtenu par des élections propres, intègres, transparentes. Les hommes qui doivent diriger notre Guinée doivent être des hommes qui respectent la volonté de la population. La transition n’est pas que politique ».
Ce respect que les dirigeants doivent à la Guinée ne semble pas avoir atteint le compte et pour cause.
Ce matin sur RFI, le nouveau chef de gouvernement contrairement à Dr Dansa Kourouma ne semblait pas être optimiste pour une sortie de la période transitoire en décembre 2024. Le retour des civils au pouvoir avant 2025 au plutôt semble être désormais la nouvelle option, à en croire Bah Oury.
Décembre 2024 promis par le chef de la junte avec la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest semble s’éloigner des guinéens.
Toujours est-il que les guinéens attendent la fin de ce mois de mars pour voir si avec le leadership du chef de la junte clamé haut et fort à Dubaï, il n y a pas entre les déclarations de Dr Dansa Kourouma et la réalité sur le terrain une distance océanique.
Ousmane CISSE