En Guinée, les départements ministériels ont assisté depuis plus de dix ans avec impuissance, mais avec la bénédiction des Présidents à la naissance des structures parallèles au détriment des structures de l’Etat.
Dans le gouvernement, les Ministres sont certes nommés avec des attributions.
Mais Alpha Condé et Mamady Doumbouya ont toujours retiré l’essentiel des prérogatives aux Ministres pour créer des structures parallèles qu’ils confient aux membres de leur communauté et proches parents. Juste pour permettre aux proches de bouffer l’argent du contribuable guinéen en toute impunité. Un permis de voler en quelque sorte.
Ça existe dans tous les départements ministériels, mais attardons-nous sur deux d’entre elles.
Actualité oblige, Il s’agit tout d’abord de l’Agence de Gestion des Routes avec son Observatoire National des Routes. En lieu et place de la direction nationale de l’entretien routier du Ministère des Travaux Publics crée pour les besoins de la cause.
AGEROUTE, Une structure presque familiale qui permet aux parents et proches du chef de la junte de se faire plein les poches au détriment du contribuable guinéen.
Avec la création de AGEROUTE, ils sont nombreux les cadres et citoyens qui se demandent à quoi sert désormais le Ministère des Travaux Publics et la Direction Nationale de l’entretien routier logé dans le même Ministère.
Tous les fonds, des centaines de milliards sont retirés au Ministère qui est normalement chargé de l’exécution des travaux publics et confier à une structure parallèle dirigé par la communauté et dont les membres sont constitués essentiellement de proches parents.
Face à cette situation, sur le terrain, les résultats sont visibles. Dans cette lancée, il est à se demander si Ageroute constate de visu, l’endommagement des routes afin de prendre des dispositions nécessaires pour réparer.
Ce machin nommé AGEROUTE ne connait même pas des panneaux de signalisation autour des endroits endommagés des routes, ponts encore moins des travaux de réparation.
Pourtant Dieu seul sait combien de milliards sont mis à disposition de AGEROUTE pour faire face aux travaux cités plus haut.
Que dire sinon que les routes constituent un vecteur de développement si la priorité est donnée à la construction et à la réhabilitation des infrastructures routières modernes de qualité à travers le pays.
Une autre structure parallèle en lieu et place du Ministère de l’Administration du Territoire et de la décentralisation et celui en charge de l’environnement et du développement durable, c’est l’Agence Nationale de Gestion des Urgences et Catastrophes Humanitaires.
Pour rappel au sein des départements ministériels cités plus haut, il existe des directions en charge des catastrophes et de l’humanitaire qui ont montré sur le terrain par le passé leur savoir-faire avec des cadres compétents, intègres et honnêtes.
Seulement voilà avec cette Agence Nationale de Gestion des Urgences et Catastrophes Humanitaires (ANGUCH), elle était très présente dans les Média au moment de la crise liée à l’explosion du dépôt central des hydrocarbures de Coronthie pour collecter les dons et lors des dernières catastrophes naturelles de la saison des pluies de l’année dernière.
Avec un passé lourd. Les sinistrés de Coronthie regroupés au sein d’une association continuent de réclamer en vain les dons venus de partout à travers le monde pour leurs venir en aide.
A cause du responsable de cette structure très proche de Mamady Doumbouya, le délégué syndical des sinistrés de Coronthie M. Touré avait été arrêté et jeter en prison pour décourager tous ceux qui revendiquent les dons destinés aux sinistrés.
Il a fallu une mobilisation générale des populations de la presqu’Ile de Kaloum pour que le délégué syndical soit vite sorti de prison, jugé et condamné avec sursis puis libéré.
Mais comme nous enseigne un dicton populaire, chasser le naturel, il revient au gallot.
Avec les inondations en cours dans tout le pays, AGEROUTE et ANGUICH n’ont pas obtenu de fonds du contribuable guinéen au nom des routes bouleuses et des sinistrés.
Conséquence de cette situation les deux structures qui ont supplantés des Ministères entiers sont restés muets, peut être en attendant des milliards pour faire face à leurs propres poches au détriments des routes et des sinistrés.
Ce n’est pas tout. En lieu et place de la direction centrale de la police routière du Ministère de la sécurité et de la Protection Civile, il y a aussi l’Agence Guinéenne de la Sécurité Routière (AGUISER).
Pour le dire en un mot comme en mille, l’état des routes guinéennes est des plus lamentables.
La sécurité routière est loin d’être une priorité nationale pour la junte militaire au pouvoir depuis trois ans. Des accidents de la circulation ne se comptent plus sur les routes de la Guinée. Malin, celui qui dira combien de familles sont endeuillées à cause des mauvaises routes cette année 2024 ?
Que dire des sinistrés du mois de juillet et ceux de ce mois d’aout en cours, sinon qu’ils sont laissés au sort de la nature. Bien qu’ils ont tout perdu et se trouvant dans un dénouement total. Pauvre Guinée.
Ousmane CISSE