La parole est tellement importante qu’au commencement était la parole, à la fin ce sera également la parole. Dans la tradition maninka, un vieux dicton populaire nous enseigne ceci : « Hörö la fèlé akouma kandi ». Littéralement traduit, « La dignité d’un homme dépend de sa parole donnée ». D’autres vont jusqu’à dire que ce qu’un homme digne aime le plus dans ce monde, c’est sa parole donnée.

En un mot tout comme en mille, toujours est-il que le salut de la Transition, notre salut à tous, est que les membres du Comité National pour le Rassemblement et le Développement (CNRD), du Conseil National de la Transition (CNT), du Gouvernement ne soient pas du tout candidats aux échéances électorales devant sanctionner le processus en cours dans notre pays, et ce, conformément aux dispositions des articles 46, 55 et 65 de la Charte de la Transition. Cet engagement de non candidature des dirigeants actuels, nous le devons au corps social, à l’institution la plus noble qui est l’armée fondée sur le code d’honneur.

Le Chef doit faire attention à ceux qui l’encensent à tout bout de champ ; il doit se méfier des personnes qui le poussent à aller contre ses engagements, car ceux-ci ne l’aiment pas du tout. Quand on aime un Chef, on l’aide à respecter ses engagements.

Dans les sociétés traditionnelles africaines notamment guinéennes, la parole donnée est la mère de toutes les normes sociétales. Et il faut éviter de mettre le Chef face à ses propres propos ou engagements, en un mot, face à lui-même, car le Chef n’a aucune excuse au reniement. Des vérités crues font plus de bien au Chef que certaines flagorneries.

Nul besoin de rappeler ici que ceux qui applaudissent ou poussent souvent le Chef contre ses principes, ce sont les mêmes qui le livreront demain.

Mon Général, ne cédez pas.

Que Dieu protège la Guinée que nous aimons tant !

                                             Sayon MARA, Juriste