Depuis le début de l’année 2024, l’aéroport international Ahmed Sékou Touré de Conakry connaît une hausse alarmante des saisies de stupéfiants. Près de 100 kilos de cocaïne ont été interceptés par les services de sécurité et de douane, marquant une tendance inquiétante dans le trafic international de drogue. Cette recrudescence pose des défis importants pour les autorités guinéennes, qui doivent renforcer leurs capacités face à l’ingéniosité croissante des trafiquants.

Le phénomène ne se limite pas à la cocaïne en poudre, explique notre source, puisque les contrebandiers ont recours à divers formats, comme la pâte ou d’autres formes moins repérables à première vue. Les agents de l’aéroport de Conakry redoublent ainsi de vigilance et d’ingéniosité pour déjouer les stratagèmes des trafiquants.

Parmi les saisies les plus marquantes, celle du 3 juillet 2024 a attiré l’attention : une somme de 811 200 euros en espèces et 4 kg de cocaïne ont été découverts sur deux passagers de la compagnie aérienne Ethiopian Airlines. Cet événement a marqué un tournant, prouvant l’implication de réseaux criminels bien organisés et confirmant que l’aéroport de Conakry est devenu une plaque tournante pour le transit de la drogue.

Quelques mois plus tard, le 7 septembre, une autre prise importante a été effectuée avec la découverte de plus de 8 kilos de drogue sur un passager de Brussels Airlines. Puis, le 11 septembre, Aboubacar Diaby, un passager franco-guinéen en partance pour Paris sur un vol Air France, a été arrêté avec 6,8 kg de cocaïne. Ces incidents, qui se sont produits en l’espace de quelques jours seulement, témoignent de l’intensité du trafic durant cette période.

Les saisies ne se sont pas arrêtées là. Le 25 septembre 2024, les services de sécurité ont encore frappé fort en arrêtant un ressortissant malien en possession de 5,7 kg de cocaïne. À peine quelques jours auparavant, une Française avait été arrêtée avec 2,6 kg de cocaïne dans ses bagages.

Cette série d’interceptions démontre la détermination des autorités à lutter contre ce fléau, mais souligne également l’ampleur du problème. L’aéroport international Ahmed Sékou Touré, point d’entrée et de sortie de nombreux voyageurs, semble être une cible privilégiée pour les réseaux de narcotrafiquants.

La Guinée, avec sa position stratégique en Afrique de l’Ouest, se trouve confrontée à une pression grandissante, non seulement en tant que pays de transit, mais aussi en raison de la sophistication accrue des méthodes utilisées par les criminels.

La question qui se pose désormais est de savoir si les moyens actuellement déployés par les autorités sont suffisants pour enrayer durablement ce phénomène ou si de nouvelles mesures, plus drastiques, devront être envisagées pour faire face à la menace croissante que représente le trafic de drogue à l’aéroport de Conakry.