Bann728x90

Les agents de l’Administration se tiendront désormais hors du jeu des partis politiques dans le respect de l’équidistance et de l’équité (Mohamed Traoré)

 

 » Les Guinéens aspirent à l’édification d’un État dont aucune institution, aucun organe ne sera instrumentalisé. Un État dans lequel la justice indépendante et impartiale sera à la fois le phare et la boussole parce que les bases de la primauté du droit auront été installées sur le socle indestructible de la légalité et de la démocratie inclusive. C’est en cela que les événements recouvreront leur dimension historique.  »

Ce sont là des extraits du discours du Premier Président de la Cour suprême le jour de la prestation de serment du Président de la Transition.

Des mots très forts qui traduisaient à l’époque les attentes de bon nombre de citoyens et d’une bonne partie de la communauté dite internationale. Ce sont ces attentes qui ont justifié leur soutien à un coup d’État bien qu’il s’agisse d’une forme anticonstitutionnelle d’accession au pouvoir. Mais il fallait faire contre mauvaise fortune bon cœur. Quand il y a un incendie, on ne choisit pas la qualité de l’eau pour l’éteindre. Il est vrai que les constitutions, même celles élaborées sous l’égide de pouvoirs issus d’un coup d’État, rejettent toute forme d’accession, de maintien et de transmission du pouvoir.

En effet, c’est un principe fondamental que la souveraineté appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants élus et par référendum.

Mais pour une frange importante pour ne pas dire majoritaire de la population guinéenne, l’espoir de sortir de la situation difficile qui prévalait avant le 5-septembre était quasiment nul. C’est dans ce contexte qu’est intervenu le renversement du président Alpha Condé dont on connaît les conditions de l’élection. Cela est un fait historique que personne ne peut et ne pourra effacer.

Trois ans après, beaucoup de reproches sont faits à ces guinéens qui ont applaudi le coup d’État du 5 septembre 2021. Ce qui est tout à fait compréhensible au regard d’un certain nombre de réalités actuelles.

Pour mieux appréhender la situation et faire un jugement plus « tolérant », il convient cependant de se placer dans le contexte d’avant cette date. Sinon, on fausse le débat et on tire des conclusions hasardeuses.

Dans tous les cas, les peuples apprennent aussi de leurs erreurs.

Me Mohamed Traoré

Avocat à la Cour