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Cas des jeunes accros aux jeux de hasard : « Ils deviennent des mendiants, des brigands, des voleurs »

De nos jours, les jeux de hasard occupent de nombreux jeunes et adultes, frappés par la pauvreté et soucieux de tirer leur épingle du jeu dans une conjoncture très compliquée. Pire, ils sont absorbés par la pratique au point d’en devenir dépendants. Cette dépendance aux jeux de hasard n’est pas sans conséquences sur ceux qui s’y adonnent. Dans un entretien accordé à un reporter de Guineematin.com, Dr Thierno Bah, Directeur général de l’Institut itinérant de formation et de prévention intégrée contre la drogue et autres conduites addictives (IIFPICDA), a apporté des précisions sur les dangers encourus par ceux qui sont devenus inconditionnels des jeux de hasard.

Selon le Dr Thierno Bah, ce n’est seulement pas la consommation des substances psychotropes qui est une addiction. Il y a également les jeux de hasard qui en font partie. L’impact néfaste n’est plus à démontrer, précise-t-il. « L’institut itinérant est une institution d’enseignement supérieur à caractère scientifique, ça fait partie des 19 institutions d’enseignement en République de Guinée. Quand on parle d’addiction, ce n’est pas que de la drogue, l’addiction par exemple, c’est les jeux de hasard. Vous savez, il y a beaucoup de personnes aujourd’hui qui font les jeux de hasard, 1Xbet, Guinée Games et autres. C’est une addiction, c’est un problème de santé publique pour ceux qui sont dépendants de ces jeux. Donc, ça veut dire quelque part non seulement sur le plan social, ce sont des jeunes, s’ils ne gagnent pas, ils s’appauvrissent, ils deviennent précaires, ils deviennent des personnes fragiles. Aujourd’hui, il y a même des mendiants après avoir fini de mendier, ils prennent l’argent pour aller faire des jeux de hasard. Donc, c’est un problème, c’est ce qu’on appelle de l’addiction. Maintenant, consommer aussi des substances et encore être dépendant de ces substances, c’est aussi une addiction. Donc, il y a aussi les jeux de hasard qui font partie de ces conduites addictives », a-t-il expliqué.

A la question de savoir en quoi ce jeu pourrait-il impacter le comportement mental, physique d’un jeune qui en devient accro, Docteur Thierno Bah, répond : « un jeune qui devient accro aux jeux de hasard, il abandonne les études, il devient un cas social, il ne fait aucune activité sportive, physique, il est tout le temps dans les kiosques en train de calculer. Et ce sont les gens qui sont en train de calculer, mais s’ils n’ont pas une activité génératrice de revenus, ils deviennent des mendiants, des brigands, des voleurs, pour pouvoir satisfaire leur besoin le lendemain, qui est celui de jouer aux jeux de hasard », a-t-il fait savoir.

Pour terminer, le Docteur Thierno Bah a suggéré quelques solutions afin de freiner cette pratique qui a un impact négatif au niveau des jeunes. « Il faudra mettre en place des structures de prise en charge, le traitement n’est pas que médical. Le traitement de l’addiction, c’est médico-psycho-social. Il faut mettre en place des projets de lois, des arrêtés conjoints, mettre en place des décrets d’application. Maintenant, qu’est-ce qu’il faut faire en matière de la réduction de la demande de drogue ? Il faut qu’on ait une vraie politique nationale en matière de lutte contre la drogue et autres conduites addictives. Vous savez, même sur les conduites addictives, quand vous regardez, c’est écrit que les jeux de hasard nuisent gravement à la santé ; ça veut tout dire, ça veut dire que c’est un problème de santé publique. Donc, il faut avoir une méthode de compensation de ces jeunes-là. Ça veut dire que les jeux de hasards qu’ils organisent, ils peuvent avec les gains qu’ils ont, mettre en place des structures de loisirs pour les jeunes. Ça, c’est une mesure de compensation. Parce que Guinée Games, 1Xbet gagnent beaucoup d’argent. S’ils mettent en place des structures et des centres de loisirs pour les jeunes, ça peut avoir des compensations parce que les jeunes qui se retrouvent aujourd’hui dans cette situation et qui n’ont pas de moyens peuvent aller faire du sport, de la gymnastique et cela peut développer aussi la capacité mentale », a-t-il laissé entendre.

 

Source: Guineematin