C’était en plein centre ville de Kaloum où il sortait d’une rencontre dans un complexe hôtelier que l’ancien Secrétaire général du ministère des Mines de la Géologie a été enlevé, le jeudi 17 octobre 2024. Depuis, l’enquête annoncée par les autorités judiciaire n’a rien donné et l’inquiétude grandit chez son avocat et ses proches.

En conférence de presse ce mercredi 30 octobre 2024 à la maison de la presse, Me Mohamed Traoré a notamment déclaré :

« Depuis le 17 octobre 2024, on est sans nouvelles de lui.  Il faut qu’on évite de dire, puisqu’il y a eu un premier cas, il y a eu un deuxième cas puis un troisième cas, donc, c’est devenu banal, il ne faut plus en parler.  Une actualité en chasse une autre, on ne doit pas raisonner de cette façon-là. Si nous raisonnons de cette manière-là, ça veut dire qu’on est tous susceptibles d’être enlevés à tout moment et n’importe où.

Je pense qu’il faut aussitôt commencer à en parler. Plus on laisse le temps passé, plus les enquêtes se compliquent, plus tard les indices disparaissent. Et quand il s’agit des ravisseurs, ils ont encore le temps d’aller plus loin. Plutôt on dénonce ou on annonce, on informe les autorités de la disparition d’une personne, mieux on sait pour l’efficacité des enquêtes.

Le chauffeur de M. Nimaga et son épouse ont été entendus. Malheureusement, depuis l’audition de ces deux personnes-là, l’enquête semble ne pas évoluer. A un moment donné, nous avons été sollicités par beaucoup d’organes de presse mais on n’a pas voulu répondre parce que sur recommandation du procureur général, on avait décidé de garder le silence pour ne pas gêner les enquêteurs dans leurs investigations. Mais malheureusement, comme je l’ai dit à l’entame de mon propos, ces investigations-là semblent patiner et à ce jour, les enquêteurs ne disposent apparemment d’aucun indice qui permette d’élucider cette affaire-là. Alors, la famille est devant un dilemme. Soit elle se conforme aux recommandations tendant à lui demander de ne pas trop communiquer pour ne pas gêner l’enquête et puisque l’enquête n’évolue pas, il y a un risque que l’affaire tombe dans l’oubli et dans l’indifférence générale. Et dans ce genre de situation, ce qu’il faut éviter justement, c’est que l’affaire tombe

Monsieur Nimaga a disparu, comme on le sait, dans des conditions vraiment rocambolesques. En plein jour, dans un réceptif hôtelier, on l’a dit, les ravisseurs n’ont même pas eu peur d’être identifiés à travers les caméras de surveillance qui sont au niveau de l’hôtel, mais aussi en face, parce que vous avez en face, il y a juste la banque centrale de la République de Guinée. Je pense que cette grande institution doit avoir sûrement des caméras de surveillance aussi. Mais les gens qui l’ont enlevé, lui et son chauffeur, ne se sont même pas posé la question de savoir est-ce qu’ils seront filmés ou pas. Ce qui peut supposer qu’ils étaient forts de quelque chose. Donc, on les a conduits à une destination inconnue. Je l’ai dit, le samedi, son chauffeur a été entendu. En début de semaine, lundi ou mardi, son épouse a également été entendue. Ils ont porté à la connaissance de la police les informations dont ils disposaient ».

Il reste maintenant à savoir si Sadou, Foniké Menguè, Billo Bah et beaucoup d’autres disparus  connus ou anonymes dont les guinéens sont sans nouvelles seront retrouvés un jour.

En tout état de cause, le chef de la junte reste muet sur ces cas d’enlèvements dont certains en pleine journée.

 

Ousmane CISSE