Alors que les pays dans l’alliance du Sahel (Mali, Niger et Burkina Faso) polarisent toutes les attentions ; une situation sans issue couve avec la situation de ni paix et de ni guerre en Guinée.Lors du 66e sommet ordinaire de la Communauté Economiques des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui se tient ce dimanche 15 décembre 2024 à Abuja, au Nigeria, des voix s’élèvent déjà dans la presse, dans la société civile et au niveau des politiques pour parler d’un poids et de deux mesures et pour cause. Certes, le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui ont maintenu leur retrait de l’organisation constituent une patate chaude pour l’organisation. Mais la situation guinéenne n’en est pas moins également puisque le chef de la junte a pris les armes pour déloger Alpha Condé comme Assimi Goita du Mali, Ibrahim Traoré du Faso ou encore le patron du Niger. A propos, nos sources indiquent que les dirigeants de la CEDEAO se pencheront sur la situation guinéenne d’autant plus que le 31 décembre n’est plus loin des Guinéens. Le chef de la junte s’était engagé qu’à cette date, ni lui Mamady Doumbouya, ni les membres de son machin de CNRD dont les noms n’ont jamais été publié, ni les membres de son gouvernement ne seront candidats. D’autant plus que la question sécuritaire qui reste un défi majeur dans tous les pays de la sous-région est aussi une réalité en Guinée. En Guinée justement, la junte qui dirige le pays d’une main de fer avec des morts et des disparitions forcées depuis le 5 septembre 2021 est accusée à tort ou à raison, c’est selon que l’on soit proches ou adversaire de la junte de confisquer le pouvoir. Déjà, à deux semaines de la fin du chronogramme fixé par le chef de la junte de commun accord avec la CEDEAO, le FNDC, les leaders politique de l’opposition sont vents débout contre Mamady Doumbouya qui semble dire que sa voix n’est pas une montagne. Prévenir vaut mieux que guérir, nous enseigne un dicton populaire. Face à cette situation, l’institution sous-régionale par le passé a toujours salué les progrès réalisés en Guinée. Des progrès certes mais qui n’ont rien donné ou accoucher d’une souris pour l’organisation des élections libres et transparentes 40 mois après le coup d’Etat. En tout cas, si la transition en .Guinée n’est pas au cœur des débats, il sera illusoire de parler des autres pays en transition. La CEDEAO n’a jamais été ferme envers la Guinée pour exiger de la junte qu’elle respecte ses engagements pour le retour à l’ordre constitutionnel. En tout cas, le chef de la diplomatie guinéenne, Dr Morisanda Kouyaté qui ne manque jamais de mots pour « chanter » les louanges de son chef de la junte aurait fait selon nos informations faux-bord à la rencontre d’Abuja. Celui qui est affectueusement appelé le Griot de Mamady Doumbouya par ses détracteurs sait plus que quiconque que son patron se dédie. Il ne fait plus de ses engagements une priorité pour organiser les élections à la date indiquée et la situation en Guinée reste une préoccupation majeure pour l’organisation sous régionale. D’autant plus que la tension ne cesse de monter au pays, faute d’élections. La CEDEAO sortira-t-elle du bois cette fois-ci en haussant le ton ou va de nouveau adopté la langue de la diplomatie sur la situation guinéenne déjà pourrie ? C’est la question qui taraude les esprits des guinéens ce dimanche.
Guineelive suit la situation pour vous
Mohamed Soumah
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