Tribunal du travail: l’affaire Daman Condé contre la Société Diamond Ciment renvoyée pour délibération
C’est devenu un rituel, depuis la nomination de M. Mohamed Diawara président du tribunal du travail, les audiences se tiennent dans cette juridiction toutes les semaines.
A l’audience tenue ce jeudi, 26 décembre 2024, le président du tribunal Mohamed DIAWARA a constaté l’absence répétée du représentant de cette société Diamond Ciment poursuivie pour licenciement par Daman Condé. En plus des 69 millions perçus, ce colonel à la retraite réclame plus de 700 millions de francs guinéens à Diamond Ciment pour le préjudice subi.
Devant le tribunal, il déclare avoir été licencié abusivement alors que son ex-employeur parle de mise à la retraite. Selon le plaignant, tout est parti d’un mouvement syndical auquel appartiennent les travailleurs de la société qui ont réclamé un bon traitement salarial, parce que selon lui, ils sont très mal payés.
Ils sont partis à l’Inspection du travail, l’inspecteur de Dubréka est venu à Kagbelen, ils ont discuté mais ils ne sont pas entendus. La direction est partie se plaindre à la justice de Dubréka. Le procureur qui se trouvait à l’époque a dit que c’est un problème social. Donc ils n’ont qu’à se référer à l’inspection du travail. Ils sont venus à l’inspection du travail, ils ont discuté entre eux. L’inspecteur de travail a tout fait mais très malheureusement, Diamond Ciment n’a jamais accepté la condition demandée. Le syndicat, Diamond et l’inspecteur ont demandé de se rencontrer un mercredi, ça c’est en 2023. Le syndicat est venu, l’inspecteur a demandé le report, ça ne lui a pas plu, parce que ça ne faisait que retarder leur réclamation. C’est ainsi qu’il (syndicat) est venu demander la fermeture de l’usine jusqu’à la satisfaction de ses revendications. « On était dans ça. Moi, Elhadj Dramé, le chef de service de vente avec Youssouf Kondé, le représentant de la société civile qui était là-bas nous avons cherché à joindre le syndicat pour pouvoir le sensibiliser mais ça n’a pas abouti. Ils sont venus, ils ont fermé les portails »,a-t-il expliqué.
La direction m’a obligé un jour, dit-il, de faire venir les travailleurs de SUGETA pour pouvoir charger 5 camions de ciment. Et ça trouvait que le portail était déjà fermé et moi, je n’avais pas la clé. Mais avant ça, le syndicat était venu me rencontrer pour me dire je ne dois recevoir aucun corps étranger pour travailler à l’usine. Au cas contraire, ils vont saccager l’usine et il y aura morts d’hommes. Etant averti, je ne pouvais pas accepter les ordres du directeur. Parce que je suis là-bas pour la sécurité et pour garantir les biens », ajout-il.
La non-exécution des ordres du directeur finira par lui coûter son poste de responsable de sécurité à Diamond Ciment,a-t-il mentionné.
Dans une lettre adressée à lui, le directeur lui signifie sa mise à la retraite évoquant ainsi son état. Une note que le concerné dit avoir eu du mal à comprendre après avoir rendu d’énormes services à cette société. Il se dit formel qu’il a été licencié à cause du mouvement syndical survenu à l’usine. Brièvement entendu par le tribunal après le dépôt de ses pièces, il a reconnu devant le juge avoir perçu plus de 69 millions de francs guinéens. Avez-vous la preuve de ce montant perçu? « Oui » répond le plaignant.
« Je devais recevoir 792 millions », a-t-il ajouté.
Le Tribunal a aussi cherché à savoir s’il a saisi l’inspection générale du travail. Monsieur Daman confirme, avant de soutenir que celle-ci aurait dit qu’avec Diamond, elle en marre.
Par ailleurs, il a attiré l’attention sur l’absence du syndicat à Diamond Ciment. Soulignant qu’il y a eu 3 licenciements de syndicats au sein de cette unité industrielle. La société incriminée absente à plusieurs audiences, le tribunal a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 29 mai 2025.
Daouda Yansané