Depuis le 5 septembre 2021, date charnière dans l’histoire politique du pays, le président de la République, Son Excellence Mamadi Doumbouya, n’a cessé de démontrer son engagement sans faille pour l’émergence du sport guinéen, et plus particulièrement du football. Lui-même grand amateur de sport, il participe activement aux activités sportives aux côtés de ses collaborateurs et de ses ministres. Plus encore, tous les matchs du Syli National sont désormais retransmis à la télévision nationale, tandis que des autres moyens conséquents sont alloués pour soutenir le secteur.
Et pourtant, malgré ces efforts louables, le football guinéen est aujourd’hui en chute libre. Il est plongé dans un gouffre profond, partagé entre humiliation, consternation, désolation et lamentation.
La nomination de Bouba Sampil à la tête de la Fédération Guinéenne de Football avait pourtant suscité beaucoup d’espoirs. On croyait alors à la fin d’un feuilleton interminable, à la sortie d’une crise qui n’en finissait plus. Malheureusement, force est de constater que « la montagne a accouché d’une souris ».
Bouba Sampil, longtemps perçu comme un parangon de vertu, avait réussi à gagner la confiance de ses pairs. Mais très vite, l’homme s’est transformé en « lion noir », préférant régner en solitaire, coupé de ses bases. Sous son règne, Kaba Diawara fut évincé ; Charles Paquille, parachuté sans réelle légitimité à la tête du Syli National, enchaîne des résultats décevants. Le retour de Michel Dussuyer, sollicité comme sauveur, n’a fait qu’accentuer la débâcle. Le niveau de l’équipe nationale est tombé en décrépitude.
Rapidement, Bouba Sampil s’est vu reprocher de nombreux manquements par ses pairs. Il a fini par être révoqué. Aujourd’hui, c’est Sory Doumbouya qui assure l’intérim en attendant la prochaine assemblée générale. Mais sur le terrain, la situation reste tout aussi préoccupante.
La Ligue 1 navigue entre amateurisme et scepticisme. La Ligue 2 peine à démarrer, tandis que les compétitions nationales sont bloquées. Sur la scène continentale, la Guinée a manqué son rendez-vous au Maroc. Quant à la qualification pour la Coupe du Monde, les chances sont désormais infimes.
Et pourtant, paradoxalement, la Guinée regorge de talents éclatants qui font rayonner leur génie aux quatre coins du monde. Mais réunis sous le maillot national, leurs performances deviennent désespérément médiocres.
La question reste entière : qui profite de cette crise interminable à la Fédération Guinéenne de Football ?
Le football guinéen, véritable patrimoine national, mérite mieux que ces querelles d’intérêts personnels et cette gestion hasardeuse. Il est temps de remettre à plat les fondations de ce sport qui unit le peuple, afin que renaissent enfin l’espoir et la fierté.
Par Mamady Kansan Doumbouya