En Guinée retiré son argent dans la vingtaine de banque primaire que compte le pays relève d’un véritable parcours de combattant. Les banques primaires manquent cruellement de liquidité pour servir leurs clients.
Et si autrefois les travailleurs des banques disaient aux clients au niveau des guichets qu’il y a un problème de connexion pour ne pas assurer le service minimum, cet argument est devenu redondant. Les banquiers déclarent finalement qu’il n y a pas de liquidité faute de disponibilité à la banque centrale.
Une banque centrale secouée par des scandales à répétition qui ne communique jamais sur les informations et documents publiés sur les réseaux sociaux par une équipe d’investigation composée de Journalistes et activistes de la société civile.
Une réalité vécue au quotidien par une population médusée avec le manque de petites coupures de billets dans les échanges et le commerce.
En tout cas pour voir une liasse de billets de banque en masse en Guinée en cette année 2025, il faut être dans les manifestations ou marches de soutien au chef de la junte pour voir les billets de banque neufs, notamment les billets de 20.000 GNF qui continuent de défrayer la chronique dans la cité. Certaines personnes se méfient même des nouveaux billets de 20.000 francs guinéens qui seraient des billets de la planche à billets. Des échanges et activités économiques qui en souffrent énormément.
Ils sont nombreux les observateurs et économistes à avancer des lendemains difficiles pour l’économie guinéenne avec ces signes qui ne trompent pas. Même si les déclarations officielles sont optimistes en parlant de lendemains meilleurs pour le GNF ou le franc guinéen. L’économie guinéenne est à la croisée des chemins.
Face à cette situation inédite, le gouverneur de la banque centrale au cœur du scandale est introuvable. Selon de nombreuses indiscrétions, le gouverneur Karamo Kaba sur la photo a perdu sa voix. Il a donné sa langue aux chats et s’enferme dans son bureau jusqu’à la nuit tombée avant de s’engouffrer dans sa voiture pour quitter les lieux. Pas de communication avec ses proches collaborateurs.
Face à une banque centrale qui se livre à une planche à billets à ciel ouvert au vu et au su du chef de la junte, Mamadi Doumbouya et de son Premier Ministre, Bah Oury, l’inquiétude grandit dans le milieu financier guinéen.
En tout état de cause, une communication s’avère nécessaire pour rassurer non seulement les Guinéens, mais aussi les investisseurs et les institutions financières internationales. Sur la bonne santé du franc guinéen et des scandales à répétition au sein de cette institution. Même si le gouvernement par la voix de son très controversé porte-parole Ousmane Gaoual Diallo parle de ‘’règlement à l’amiable’’ en parlant du scandale qui secoue la banque centrale.
Naby Camara