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Guinée : quand la recevabilité de la candidature du chef de la junte se tranche dans la rue…

En Guinée ou au pays de Mamady Doumbouya, la fête de ce 1er mai 2025 n’est pas une fête comme les autres. Elle est célébrée dans un climat presque « sans travail » en Guinée.

Pratiquement depuis deux ans que le chef de la junte a semblé dire que sa parole n’est pas une montagne à déplacer, un grand boulevard est ouvert par ses soutiens pour dire aux Guinéens que ce que Mamady puisqu’il s’agit bien de lui a fait en deux ans, les autres dirigeants ne l’on pas fait en cinquante ans. Un discours réchauffé et du déjà entendu  avec un certain Alpha Condé. Mais à la seule différence que Alpha Condé et ses soutiens affirmaient que ce que le champion du RPG a fait en cinq ans, les autres ne l’on pas fait en cinquante ans. Soit.

Toujours est-il que les Guinéens et autres observateurs de la scène politique nationale observent cette situation avec circonspection et pour cause. Depuis l’accession de leur pays à la souveraineté nationale, l’un des premiers pays  en Afrique qui a osé dire Non à un certain Général Degaul, plus précisément en 1958, la situation des Guinéens n’a pas changée, du moins fondamentalement.

Depuis 1958, les problèmes sont presque les mêmes : problème d’eau, pas d’électricité dans un pays considéré et à juste titre comme le château d’eau de l’Afrique de l’Ouest, pas de  route, pas suffisamment de riz pour assurer l’autosuffisance alimentaire, des mines qui ne profite qu’aux élites, des réseaux de télécommunication confiés aux sénégalais avec la complicité des cadres véreux qui prennent leur part du gâteau des télécommunications à Dakar, une école qui ne montre son vrai visage qu’à l’occasion  de l’organisation des examens nationaux qui  sont synonyme de plusieurs dizaines de milliards, un système de santé primaire et très vétuste, excusez du peu, la liste des problèmes qui assaillent la Guinée reste longue.

Face à ces défis à relever, il faut dire qu’en lieu et place de réalisations concrètes et la tenue des promesses que ni lui le chef de la junte, ni les membres des institutions, du gouvernement ne seront  candidat, il faut dire que tout porte à croire que la recevabilité de la candidature du chef de la junte sera tranchée par la rue. Des manifestations et autres slogans ne manquent pas dans les rues et ruelles de la Guinée. Ce, aussi bien dans la capitale Conakry que dans le pays profond. Les soutiens finiront par dire que c’est le peuple qui a choisi Mamadi Doumbouya à travers les manifestations et non par les élections.

En attendant que le chef de la junte ne s’autoproclame comme au Niger et tout récemment au Mali voisin comme Président de la République avec un mandat de cinq ans renouvelable, les Guinéens retiennent leur souffre.

Qu’à cela ne tienne bonne de travail aux travailleurs de la Guinée et d’ailleurs.

 

Mohamed SOUMAH