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BCRG : Un silence préoccupant face aux soupçons grandissants !

Depuis quelque temps, un rituel inquiétant s’installe : la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG), institution aussi prestigieuse que souveraine, voit son image écornée par une succession d’informations peu reluisantes. Sa crédibilité, pierre angulaire de la stabilité économique nationale, est aujourd’hui mise à rude épreuve.
Les révélations qui circulent, tant dans les médias et la société civile que dans le cyberespace, font état d’une gestion jugée opaque, voire scandaleuse. Ces accusations, qu’elles soient fondées ou non, appellent une réaction urgente et responsable de la part des autorités de la BCRG. Il devient urgent qu’elles organisent une conférence de presse pour clarifier la situation, afin d’éclairer non seulement l’opinion publique et le secteur bancaire national, mais également les partenaires stratégiques, notamment les institutions de Bretton Woods — le FMI et la Banque mondiale — avec lesquelles la BCRG entretient des relations de confiance.
Si ces accusations ne reposent que sur des rumeurs ou des informations incomplètes, alors il est d’autant plus crucial de les démentir publiquement. Or, le silence persistant de la BCRG, loin d’apaiser les esprits, ne fait qu’alimenter les suspicions et laisse penser que les faits dénoncés pourraient être fondés. Ce mutisme, perçu comme de la passivité ou une volonté de dissimulation, nuit gravement à l’autorité morale de l’institution.
Il en va du devoir de la BCRG de préserver son intégrité, en apportant des réponses claires et documentées. L’enjeu dépasse l’institution elle-même : c’est la réputation économique du pays qui est en jeu, au moment où le Général Mamadi Doumbouya déploie d’importants efforts pour impulser une dynamique de développement depuis le 5 septembre 2021.
Face à l’absence de communication ou à un excès de réserve de la BCRG, le Chef de l’État devrait, en sa qualité de garant de la stabilité des institutions républicaines, instruire une démarche de clarification. Car, à force de se retrancher derrière le silence, l’on finit par donner l’impression que le messager n’a aucune responsabilité lorsque le message est douteux. Or, dans une République responsable, il ne saurait y avoir de zones d’ombre autour des institutions financières.
La transparence est un devoir, le silence une faute. La BCRG doit impérativement sortir de son mutisme pour dissiper les nuages qui s’amoncellent sur son image. À défaut, ce sont la confiance publique, la crédibilité internationale et la stabilité financière nationale qui risquent d’en payer le prix.
Abdoulaye Sankaran