Guinée : ouverture d’un forum sur l’avenir de la presse, dans un climat de fortes pressions sur les médias

Cette initiative intervient dans un contexte particulièrement tendu pour les médias guinéens. Depuis près d’un an, les autorités de transition, dominées par les militaires, ont retiré les agréments des trois principaux groupes audiovisuels privés du pays : FIM, Espace et Djoma. Le 22 mai 2024, un communiqué du ministère de l’Information annonçait l’interdiction de quatre radios et d’une télévision privées, parmi les plus suivies en Guinée.

Autre sujet d’inquiétude : la disparition toujours inexpliquée du journaliste Habib Marouane Camara, directeur de publication du site Le Révélateur 224. Selon sa rédaction, il a été enlevé violemment par des gendarmes le 3 décembre 2024 et demeure introuvable depuis plus de six mois.

Alors que l’année 2025 doit marquer le retour à l’ordre constitutionnel par l’organisation d’élections, la situation des médias alarme les professionnels du secteur. « Sans médias indépendants, il n’y aura pas de processus électoral crédible et transparent », prévient Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG), contacté par RFI.

Il appelle à des mesures fortes à l’issue du forum :
« Nos attentes, c’est qu’à la clôture, prévue mercredi soir, on annonce la réouverture des médias injustement fermés. Ce serait symbolique car cela fera exactement un an, jour pour jour, que leurs agréments ont été retirés. Nous demandons également à l’État de tout mettre en œuvre pour retrouver Habib Marouane Camara et garantir la sécurité physique et morale de tous les journalistes, dont beaucoup travaillent dans des conditions extrêmement précaires et se sentent menacés. »

Ce forum, censé tracer les contours d’une presse plus responsable, devra aussi répondre à une exigence de liberté, sans laquelle aucune démocratie ne peut durablement s’installer.

Source: RFI