Près de 29 millions de personnes ont un besoin urgent d’aide humanitaire et de protection au Sahel. C’est ce qu’affirme le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) dans un rapport publié cette semaine. L’étude porte sur le Burkina Faso, le Tchad, le Mali, le Niger, ainsi que l’extrême nord du Cameroun et le nord-est du Nigeria. L’organisation en appelle aux donateurs, et prévient : sans les fonds nécessaires, des millions de vies seraient en danger.
Selon l’Ocha, les chiffres sont en hausse de 6 % et 20 % respectivement depuis début 2024 : le Sahel compte désormais 2 millions de réfugiés et 6 millions de déplacés internes. Ces déplacements de populations sont liés à différentes crises qui s’entremêlent : insécurité, pauvreté, instabilité politique, conséquences du changement climatique, entre autres.
Entre juin et aout, Ocha estime à plus de 12 millions le nombre de personnes qui seront confrontées à l’insécurité alimentaire dans la région sahelienne.
L’an dernier, la plupart des incidents sécuritaires se sont produits au Sahel central et dans le bassin du lac Tchad. Ils ont fait près de 17 000 morts, et ont entrainé la fermeture d’environ un millier de centres de santé et de près de 10 000 écoles – dont plus de la moitié figure au Burkina Faso.
Les conséquences des crises sahéliennes dépassent les frontières de cette région, alerte Ocha, et débordent vers les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest, dont les régions nord accueillent 159 000 réfugiés.
Pourtant, les fonds manquent pour y faire face. Il faut plus de 4 milliards de dollars pour répondre aux besoins humanitaires urgents de plusieurs millions de Sahéliens. Le chef du bureau régional d’Ocha rappelle qu’il ne s’agit pas d’équilibrer un livre de compte, mais de sauver des vies humaines.
Source: RFI