Le fait pour la banque centrale de dire chaque fois aux banques primaires qui ont leur argent qu’il n y a pas de liquidité n’est pas sans conséquence pour le système financier guinéen.
Dans les banques primaires, faute de liquidité, ceux qui viennent prendre leur argent sont pénalisés.
Et tout naturellement, chaque acteur a tiré les conséquences de cette situation. Selon de nombreuses indiscrétions, les maisons, boutiques et magasins deviennent des banques et l’argent ne circule pas.
L’autre aspect du problème, c’est que ce ne sont pas les commerçants et homme d’affaires qui ne mettent plus leur argent dans les banques. Il y a aussi selon de nombreuses indiscrétions, la peur de la Cour de Répression des Infractions Economiques et Financières avec des procès en cours, notamment le cas des anciens Ministres, président du parlement et autres anciens commis du régime Alpha Condé.
En clair selon de nombreuses indiscrétions, Ministres, travailleurs des institutions républicaines, hauts cadres regroupés au sein de l’association des « bandits à col blancs » ne mettent plus leur argent dans les banques. Par peur de tracer l’itinéraire de l’argent du contribuable guinéen, les chefs au sommet de l’Etat préfèrent leurs maisons. Ces bandits à col blanc qui ne veulent pas être à la place des anciens du régime Alpha Condé devant la CRIEF ne prennent plus le risque de mettre leur argent dans les banques. Les bandits à col blanc qui ne manquent pas d’ingéniosité. La manne financière piquée aux contribuables guinéens est convertie en devises étrangères pour ne pas prendre assez de surface à la maison.
A propos, il faut dire que le cercle des bandits à col blanc est un monde opaque qui est difficile à cerner.
A la lumière de ce qui précède, nos interlocuteurs sont formels. La crise de liquidité va s’inscrire dans la durée au pays de Mamadi Doumbouya. Et même la planche à billet qui serait actuellement en cours ne réglera pas cette crise. Mais pour combien de temps encore? C’est toute la question.
Ousmane CISSE