Les audiences de la cour d’assises de Conakry dans le dossier de l’attaque contre la résidence privée du chef de l’Etat devraient se poursuivent aujourd’hui. Mais les débats qui rentrent dans la deuxième phase avec les confrontations et témoignages puisqu’il ne reste plus qu’un seul accusé n’ont finalement pas eu lieu. Et pour cause. L’absence de la RTG, radio télévision guinéenne qui à couvert les audiences depuis le début du procès jusqu’au vendredi dernier, constitue la pomme de discorde.
Ce qui n’a pas été du goût des parties. Et pour une fois au moins, toutes les parties au procès étaient d’accord sur un point. Il faut que la RTG revienne pour couvrir les débats. Ce, jusqu’à la fin.
Me Mory Doumbouyah de la partie civile a estimé que les choses sont claires. « Il n y a rien n’a caché. Si l’on devait condamner tous les accusés ou pas, l’opinion nationale et internationale doit être au courant. Pour apprécier comment ça se passe. Et c’est ça selon lui l’expression démocratique. Pas question de priver le public de ce droit ». Ses confrères de la partie civile ont abondé dans le même sens.
Me Bassirou Barry pour sa part et en sa qualité du doyen des avocats de la défense a soutenu la même chose. « Il faut que les débats soient retransmis comme ça été depuis le début de ses audiences à la télévision nationale », soutien le doyen du barreau de Guinée.
NDLR : Me Bassirou Barry a prêté serment comme avocat à la cour d’appel de Conakry en 1959.
Le procureur de la république près la cour d’appel de Conakry, William Fernandez a estimé pour sa part que la deuxième phase reste importante pour lui. Il s’explique « cette phase est importante pour moi. C’est moi qui accuse et nous sommes à un moment où j’ai commencé à faire venir mes témoins », dit-il. Avant de poursuivre « pour cette raison, je pense que ce n’est pas normal de priver le public de son droit d’être informé ». Avant de demander humblement au président de la cour Me Fodé Bangoura de reconsidérer sa position.
Pour sa part, le président de la cour d’appel de Conakry, Me Fodé Bangoura s’est interrogé sur les motifs de cette interruption et le nom de la personne qui a pris cette décision. Avant de poursuivre « je n’ai jamais pris cette décision. Comme toutes les parties au procès l’on dit, les débats doivent être couvert par les medias intégralement par non seulement la RTG mais aussi tous les medias». C’est sur ces mots qu’il a reporté les débats pour le mercredi à 9 heures.
Mais dans nos investigations, il ressort que c’est le Ministre de la justice, garde des sceaux, Me Christian Sow qui a demandé à la RTG de ne plus couvrir les débats. Et à propos, les versions sont divergentes.
Pour certains, le Ministre Sow a déclaré que le déplacement du car de la télévision nationale et des journalistes de la RTG reste couteux. Il a refusé de mettre la main à la poche.
Pour d’autres, c’est à la demande de certains témoins qui ne voudraient pas être vus à la télévision nationale encore moins être entendu à la radio. Et les noms du patron de la garde rapprochée du président Alpha Condé, Commandant Mory Kourouma, Commandant Gabriel Tamba Diawara et le général Ibrahima Baldé circulent. Ils s’opposeraient à la médiatisation à outrance de leur personne.
Les débats se reprendront donc mercredi et nous y reviendrons.
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