Le procès de détournement, recèle et complicité portant sur 16 milliards de GNF du projet coton a été rouvert ce mardi au tribunal de première instance de Kaloum.
Après des débats houleux toute la journée, l’avocat constitué par l’agent judiciaire de l’Etat pour défendre les intérêts de l’Etat guinéen a demandé un supplément d’information pour que les accusés jugés et relaxés lors du premier jugement comparaisse de nouveau à titre de témoin.
Ce n’est pas tout car Me Thomas Zomi a aussi demandé la convocation de l’ancien Premier Ministre en 2007 et 2008. Il s’agit bien du président du PEDN, parti de l’espoir pour le développement national, Lansana Kouyaté qui séjourne à Paris depuis 2013.
Le parquet général pour sa part a demandé la comparution d’un expert comptable ou d’un contrôleur financier pour expliquer les attributions de l’ancien Ministre, Dr Ousmane Doré.
Finalement, le président de la cour, Ibrahima Sory Tounkara a d’abord rejeté la demande de complement d’information formulée par la partie civile. Avant de renvoyer l’affaire au 13 mai pour la comparution d’un expert comptable qui sera désigné par le Ministère de l’Economie et des Finances afin d’expliquer les attributions de l’ancien Ministre Ousmane Doré.
Mais au paravent, le Procureur de la République près la cour d’appel de Conakry, le très controversé William Fernandez était venu dans la salle d’audience de la cour d’appel où il a pris place sans rien dire. Et deux heures après, il a quitté la salle des audiences pour repartir. Justement, cette présence de William Fernandez considéré à tort ou à raison comme l’avocat du président Alpha Condé n’est pas passé sous silence. Pour eux, il est venu donner des instructions pour impliquer des personnes qui sont en mal avec le pouvoir. Les avocats accusent également le parquet et la cour de prendre des ordres de William Fernandez qui n’avait pas sa place dans un tribunal de première instance.
« Cette présence insolite de Fernandez lors de ce 8è audiences est la preuve que la justice guinéenne est sous ordre », regrette un avocat au nom de la séparation du degré de juridiction avant de se demander où était l’agent judiciaire de l’Etat depuis le début du procès.
Et même si la demande de la partie a été écartée par le tribunal, il ne sera pas exagérer de dire que la menace place toujours sur la tête de Lansana Kouyaté dans ce dossier de projet coton dont il était au cœur de la relance. Avec 16 milliards sur 22 qui avaient été décaissés sans appel d’offre en 2007.
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