Dans le petit village de Bendougou ; situé à quelque 55 km de Dabola ville, le centre de la Guinée se trouve Monsieur Fodé Kéita. Cet ancien combattant guinéen ou tirailleurs Sénégalais était, titulaire du numéro matricule: 55.636.
Mais depuis la fin de la guerre en 1945, la France ne lui a pas donné même un centime pour les services rendus à la France, notamment sa libération. Aujourd’hui, il vit sans pension dont bénéficient pourtant certains de ses compagnons d’arme. Il réclame sa pension à la France.
Agé de 84 ans, ce tirailleur sénégalais réside dans son village de Bendougou, district de Toumanya, sous-préfecture de Bissikrima dans la préfecture de Dabola. Dans ce petit village, le vieux a été interrogé par notre collaborateur. Visiblement, c’est un homme déçu que notre Reporter a rencontré. Fodé Kéira qui ne sait plus à quelle pension se vouer craint aujourd’hui qu’il ne meure sans rentrer en possession de sa pension alors que il a combattu pour la France. Il a donc profité de notre micron pour interpeller le gouvernement guinéen et plus particulièrement l’Ambassade de France en Guinée pour l’obtention de sa pension dont le payement tarde toujours à venir. Ce, près de 70 ans après la seconde guerre mondiale.
Malgré son âge très avancé et les conditions difficiles liées à la vie du village, le vieux Fodé Kéira est très lucide « On a quitté Kankan pour Dakar (Sénégal) le 5 novembre 1942. Après Dakar, Marseille, de là, Indochine. On s’est retourné le 13 mai 1955. On nous a accordé une permission de trois mois. Après cela, nous sommes revenus à Bamako (Mali). Le 3 mars 1956, direction l’Algérie. Après l’Algérie, nous étions revenus en Guinée qui préparait le référendum. Je n’ai jamais perçu ma pension depuis mon retour au bercail. Je demande à l’Etat guinéen et à la France de m’aider à rentrer en possession de ma pension comme les autres. Mes dossiers devraient se trouver au Sénégal», déclare Fodé Kéira.
L’ambassadeur de France en Guinée est donc avertit.
Sannou Camara depuis Dabola pour Guineelive