Une conférence-débat sur la chaine du livre en Guinée a été animée ce jeudi par Idrissa Camara, journaliste et animateur de l’émission « Belles lettres » à la radio télévision guinéenne.

Le conférencier visiblement  écœuré a développé le concept du livre tout en faisant la comparaison entre ce qui se passe en Guinée en termes de livres et de lecture et de la Culture en générale.
En 2002, les hommes de culture avec l’aide de l’UNESCO, organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture avaient organisée une retraite à  Labé puis à Conakry sur la politique du Livres assorti d’un plan d’action.  Et de cette date à nos jours, les documents adressés au gouvernement dorment toujours dans les terroirs. La politique nationale du livre n’est toujours pas ratifiée et des écrivains guinéens sont très mal connus et leur évolution aussi bien en Guinée  qu’au delà des frontières se pose avec acuité.
Les journaux et livres sont photocopiés et vendus en toute illégalité dans la rue. Aussi, les journalistes culturels qui doivent travailler dans le sens de la promotion de la culture ont un champ très limité. Dans les radios et télévisions guinéennes, les journalistes culturels selon le conférencier se limite à la diffusion de la musique et rien d’autres, se désole M. Camara.  « En Guinée, le journalisme est événementiel alors que le journaliste culturel doit produire un événement à écouter ou regarder après 50 ans. Des sujets culturels sont nombreux et des journalistes doivent se démarquer de l’événementiel. La promotion de la culture et de la lecture du livre est laissée pour compte. Justement, M.Camara affirme que la culture de la lecture est très mal connue en Guinée. Si fait que les élèves, étudiants et même des cadres guinéens n’ont pas la culture de la lecture, se désole le conférencier.
Pour le conférencier, la situation guinéenne en matière de production littéraire, du livre et de la lecture appelle à une prise de conscience généralisée pour faire face au problème.
Selon Idrissa Camara, il n y a pas de politique culturelle encore moins de livre en Guinée. La seule loi sur la politique de spectacle en Guinée remonte au mois de février 1980. Depuis, plus rien. Il n y a ni loi, ni texte réglementaire sur l’organisation des spectacles en Guinée. Parlant justement de la politique des spectacles, le conférencier a souligné qu’il sera difficile pour les juges, la partie civile et les avocats de juger Malick Kébé et ses compagnons d’infortune et pour cause. La justice ne trouvera aucun texte juridique pour juger et condamner les auteurs puisque il n y a pas de lois en la matière.
Autre problème, c’est la motivation des citoyens. Il faut selon le conférencier, écrire des livres accessibles aux jeunes et surtout axée  sur la culture guinéenne. « Il faut faire des textes pour enfant dont il peut déchiffrer avec l’introduction d’une littérature pour enfant et adulte, le programme de l’enseignement doit être révisé du primaire à l’université avec des thématiques à aborder qui collent à la réalité du moment».
Un autre regret du conférencier, c’est le système éducatif guinéen qui selon Idrissa Camara doit être repenser et adapter aux nouvelles réalités du siècle. « La politique éducative doit être axée sur la lecture », conseille le conférencier.
A l’état, le conférencier sollicite la création d’un fonds de soutien aux livres et l’application de la convention de Florence  que la Guinée a ratifié sur les produits culturels qui coûtent excessivement cher en Guinée.
Tout un challenge pour que le livre et la lecture soient dans le programme et la vie des guinéens.

Almamy Kalla CONTE