Depuis l’apparition de la fièvre hémorragique à virus Ebola en Guinée suivie de la déclaration officielle de cette maladie le 21 mars dernier et la fermeture par certains pays africains de leurs frontières avec la Guinée, le chef de l’Etat guinéen et certains de ses ministres ne décolèrent pas.
A tout bout de champs, ce sont des déclarations qui condamnent fermement la fermeture des frontières avec la Guinée. Mais avant que les pays voisins ne prennent cette décision, qu’est ce que le président Alpha Condé et son gouvernement avaient fait pour limiter la propagation de cette maladie ? En réponse à cette question, il faut dire que pas grand-chose puisque Alpha Condé avait lui-même interdit aux medias d’Etat de faire des tapages autour de cette maladie au risque de décourager les investisseurs qui fuiront la Guinée. Investisseurs, s’il y en a pas puisque secret de polichinelle, la politique politicienne et le manque de connaissance du président Alpha Condé dans le domaine de la gouvernance ont fait que les quelques rares investisseurs qui venaient ont fini par prendre la tangente, la destination Guinée n’étant pas du tout prisée.
Les rares sociétés et entreprises qui existaient aussi ont mis aussi la clé sous la porte. C’est le cas de la SOTELGUI, FRIA pour ne citer que celles-là.
C’est dans ce contexte à minima autour de cette maladie que les voisins de la Guinée ont pris l’affaire aux sérieux et ont fini par fermer leurs portes à la Guinée au risque de s’exposer à cette terrible maladie. Et depuis, c’est la colère contre ceux qui ont pris cette maladie aux sérieux avec des déclarations parfois à l’emporte pièce. Beaucoup de ministres et hauts cadres de l’Etat excellent dans cette trajectoire. C’est le cas du Ministre des Droits de l’homme et des libertés publiques, Kalifa Gassama Diaby qui ne dit rien sur l’inertie du gouvernement auquel il appartient mais condamne plutôt les autres.
Le président Alpha Condé a quitté la Guinée samedi pour les Etats-Unis en catimini sans annonce officielle encore moins de protocole au moment où le pays tout entier était sous le choc après le massacre de 9 personnes. Le président Condé refuse de faire le mea-culpa puisque rien ne justifie son voyage sans aucune déclaration.
Depuis les Etats-Unis, Alpha ne cesse de faire des sorties dans les medias américains pour fustiger l’attitude des pays qui ont fermé leurs frontières à la Guinée. Pourtant, des personnels de santé et journalistes partis pour faire la sensibilisation contre Ebola ont été massacrés devant lui.
Qu’est ce que Alpha Condé a fait pour éviter ce drame de trop dans cette partie sud du pays qui n’est pas à son premier drame sous son magistère ? Rien du tout. Même une simple déclaration pour soulager les familles des victimes. Alpha Condé a préféré s’envoler pour les Etats-Unis où il participe à la 69è session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies sur le climat. Alors que, il pouvait se faire représenter à cette réunion par son Premier Ministre et la Ministre de l’environnement et rester au pays pour compatir à la douleur des familles. Rien n y fait.
A propos, il faut dire que Alpha Condé n’est pas n’est pas à sa première tentative de bouder le pays pendant les moments difficiles. Au plus fort moment du drame de la place de Rogbanè où 34 jeunes avaient trouvés la mort, Alpha Condé a de nouveau quitté la Guinée pour les Etats-Unis. Ce n’est donc pas la faute aux pays voisins si Alpha Condé doit quitter la Guinée pendant les moments difficiles en sa qualité de premier responsable de la nation. Il n’appartient donc pas aux présidents des pays voisins d’encadrer la lutte contre cette maladie en Guinée en lieu et place du premier magistrat du pays. Alpha Condé est entre les avions pour booster une diplomatie internationale qui n’apporte presque rien à la Guinée.
En tout cas, il sera difficile pour le président Alpha Condé lui-même de dire le nombre de voyage qu’il a effectué à l’étranger en quatre ans de présidence. Il doit dire aux guinéens ce que ces nombreux voyages ont apporté au pays.
Alors ! Et si Alpha Condé pouvait laisser les pays voisins tranquilles dans la lutte contre cette maladie qui a fait selon les dernières statistiques fournies par l’organisation mondiale de la santé 5 762 cas confirmés et 2 793 morts dans les pays touchés en Afrique de l’ouest.
Mohamed Soumah