Le Conseil National des Organisations de la Société Guinéenne (CNOSCG) se démarque de l’organisation des états généraux de la société civile que projette la PCUD (Plate forme des citoyens unis pour le développement) au mois de mars 2015. Il l’a fait savoir à travers une déclaration.
« Les états généraux de la société civile sans les vrais acteurs est une course vers l’inconnu » C’est par cette remarque que le CNOSCG a entamé sa déclaration. Le document souligne entre autre que : « Le Conseil national des organisations de la société civile de Guinée a appris avec amertume les allégations relatives à son implication dans la conception et la mise en œuvre de supposés ‘’états généraux de la société civile’. Fidèle à ses valeurs d’indépendance, d’égalité et de neutralité politique absolue, le CNOSC-Guinée s’insurge contre cette mise en scène rocambolesque dans la perspective de positionnement personnel à l’aune des enjeux électoraux qui se profilent à l’horizon 2015.
La Société Civile tremplin pour des hautes fonctions ministérielles est un comportement d’une autre époque, le CNOSCG depuis l’adoption de sa charte éthique et le renouvellement systématique de son équipe dirigeante en février 2014, a tourné la page de cette pratique odieuse…
Le CNOSCG adhère à cette initiative si elle est fondée sur l’équité, la transparence et la participation des vrais acteurs de la société civile, pour ensemble construire un processus inclusif, participatif et consensuel autour de vrais problèmes qui minent les organisations de la société civile. Il faut être aveugle et amnésique de nier le rôle historique que le CNOSCG a joué dans l’enracinement de la démocratie en Guinée (…) En attendant que les conditions idoines de participation de tous les acteurs soient réunies autour d’une vision commune, le CNOSC-Guinée informe tous ses démembrements régionaux, préfectoraux et sous-préfectoraux et toutes ses organisations et réseaux membres sur toute l’étendue du territoire, qu’il n’est nullement mêlé dans la conduite de cette démarche unilatérale.
Dans sa réponse à cette déclaration, le président de la PCUD, M. Abdourahamane Sano se dit surpris de cette démarche du CNOSCG. Selon M. Sano, le projet avait été discuté lors d’une rencontre de la société civile, tenue à Kindia et que toutes les composantes étaient partantes sur l’idée de l’organisation des états généraux de la société civile. « C’est vrai que c’est la PCUD qui est l’initiatrice de la chose, mais elle n’est pas là pour faire la différence entre les gens et de définir leur appartenance individuelle. Le CNOSCG n’est nullement exclue, seul le CNOSCG pourra s’exclure des démarches de consultation que nous sommes entrain de mener. J’irai moi-même vers mon jeune frère Dansa pour discuter de certaines choses pour que des quiproquos ne puissent pas exister entre la PCUD et le CNOSCG » A-t-il dit.
Pour en savoir plus sur la pomme de discorde entre les deux entités, notre reporter a rencontré un ancien haut commis de l’Etat, membre fondateur du CNOSCG. Notre interlocuteur qui a requit l’anonymat a confié ceci : « Tout le problème tourne autour des premiers financements qui permettent à ce jour à la PCUD de dérouler son programme de prise de contact avec les acteurs. Les gens au CNOSCG pensent qu’on a utilisé leur nom pour aller toucher au financement auprès des bailleurs comme le PNUD, le PROJEC et OSIWA. Le second problème, c’est que les membres du CNOSCG voient d’un mauvais œil certains décriés du CNOSCG tourner autour de la PCUD pour l’organisation des états généraux de la société civile. Quelqu’un du bureau du CNOSCG m’a dit que la PCUD cherche à noyer le CNOSCG et se faire de l’argent au nom de toute la société civile. Ce qui est vrai, la PCUD ne peut pas dérouler un programme de consultation sans le CNOSCG tout en inscrivant cette entité comme invité. Il faut le faire avec eux. De toutes les façons, on ne sait pas combien la PCUD a pris avec ses sponsors. Personnellement j’ai appris que c’est beaucoup d’argent »
Pour sa part, le président du CNOSCG, Dr. Dansa Kourouma nous déclare qu’il s’en tient à la déclaration faite par sa structure sur le sujet. Il s’abstient de commenter l’aspect pécuniaire de la chose.
A la faveur de la rencontre avec les hommes de médias, la question sur le montant perçu pour l’organisation des dits états généraux a été répondue par Dr. Amadou Bano Barry, consultant de la PCUD en ces termes : « Le montant n’est pas aussi grand qu’on le pense. C’est ce montant qui nous permet de dérouler les présentes séances de consultation de tous les acteurs susceptibles d’apporter leurs contributions à la réussite des états généraux de la société civile.
Dans la nuit du lundi 15 décembre, des inconnus ont saboté la plaque indicative plantée à la rentrée du siège de la PCUD, sis à Ratoma- kakimbo. Sur la plate, les visiteurs indésirables ont noté ceci : « La PCUD, une bande de voleurs ». Comme cela ne suffisait pas, le même slogan sur la plaque était visible sur la clôture de l’école française de kipé (centre émetteur). Interrogé sur l’origine de ce sabotage, M. Gassim Diallo (Directeur du service technique de la PCUD) déclare que cet acte est fait pour décourager sa structure dans ses démarches et que l’acte ne pourra que servir à galvaniser la PCUD dans ses élans pour la tenue des états généraux de la société civile en 2015.
Aly Badare Condé
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