Le procès des personnes poursuivies dans le cadre du drame de Rogbanè qui avait fait 33 morts le 29 juillet dernier se poursuit à la cour d’appel de Conakry, le Tribunal de première instance de Dixinn ayant été déplacé pour des raisons de sécurité pour la cour d’appel.
Après les huit accusés dont le gouverneur de la ville de Conakry, Soriba Sorel Camara, le tribunal a écouté ce mercredi le directeur de l’office de protection du genre, de l’enfance et des mœurs, Bakary Oulen Camara. Ce dernier dira qu’il était absent de la Guinée au moment des faits bien que son service avait reçu la lettre d’information de l’agence guinéenne de spectacle et des organisateurs.
Le président du tribunal a appelé à la barre le Colonel Balla Samoura qui est le commandant de la gendarmerie régionale de Conakry. Ce dernier a aussi reconnu que la même note avait été adressée à son service. La lettre a été enregistrée le 14 juillet à 15 heures dans les locaux de son service. Mais, lui, n’a vu la note d’information que deux jours après le drame. Il déclare n’avoir jamais été informé de l’organisation du spectacle et ne s’est pas aussi rendu sur les lieux du drame.
Le troisième et dernier témoin n’est autre que le lieutenant-colonel Mohamed Lamine Cissé. Il est le responsable des escadrons mobiles au niveau du haut commandement de la gendarmerie nationale. Ce dernier reste catégorique « je n’ai jamais été informé de l’organisation de ce spectacle ».
Après ces témoignages, les avocats de la partie civile et ceux de la défense sont restés sur leur faim et confus et pour cause.
Les services de sécurité reconnaissent tous avoir reçu la note d’information des organisateurs dans leurs services respectifs. Mais les responsables affirment qu’ils ne sont pas rentrés en possession de la lettre d’information. Pourtant, affirme Me Salif Béavogui, il y avait des éléments de la gendarmerie à la plage pour sécuriser le spectacle. Mieux ajoute l’avocat, les services ne fonctionnent pas et c’est curieux que cette lettre ne soit pas remontée à la hiérarchie.
Le parquet pour sa part est revenu sur la dite lettre. Pour Sidy Souleymane Ndiaye, la lettre d’information indiquait que toutes les dispositions sont prises pour assurer la sécurité du spectacle. Avant d’ajouter que la structure mœurs Libre Production était allée plus loin d’ailleurs pour se présenter comme une structure qui avait de l’expérience dans l’organisation des spectacles en Guinée.
Les avocats de la défense ont longuement parlé de la négligence, de la maladresse, de l’inattention des responsables de la gendarmerie et de la police qui selon eux sont les responsables de la tragédie.
Les avocats affirment que les vrais responsables sont des gendarmes et policiers qui ont assuré la sécurité du spectacle. Pour eux, les civiles qui sont sur le box des accusés sont des innocents. A leur place ; il devrait avoir des gendarmes et policiers.
A ce stade, il restait encore huit témoins à comparaitre dont le haut commandant de la gendarmerie nationale et directeur de la justice militaire, le général Ibrahima Baldé. Mais le tribunal a estimé qu’il était éclairé par rapport aux responsabilités. Le tribunal est passé outre.
Le président du Tribunal de première instance de Dixinn, Mangadouba Sow a renvoyé les audiences pour vendredi avec les plaidoiries et réquisitions des parties au procès.
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