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Chronogramme contesté : la CENI à la défensive

Depuis l’annonce mardi dernier de la date fixant le prémier tour des élections présidentielles de cette année, chacun y va de ses commentaires, surtout dans le milieu politique.

Quant à l’opposition dite républicaine, elle ne veut pas se régaler à ce repas. Elle compte emprunter des voies qui sont propres pour refuser cette date. Quant à la CENI elle est à la défensive, raison pour laquelle, certains de ses commissaires étaient devant la presse ce matin pour donner les raisons de la tenue des présidentielles avant les locales.
Après avoir annoncé mardi dernier à l’issu de sa retraite de Kindia, la date du 11 octobre pour la tenue de l’élection présidentielle et le premier trimestre de 2016 pour les élections locales, l’institution électorale guinéenne a donner des explications sur les raisons qui ont motivé son choix.
L’un des conférenciers, El Hadj Ibrahima Kalil Keita, vice-président de la CENI, a déclaré que la période indiquée pour l’élection présidentielle est un segment de droite immuable. Il a indique que son institution à travers ses experts a fait tous les scenarios possibles, mais a vu que la tenue des communales avant les présidentielles étaient impossibles en 2015.
« Si nous avions la possibilité d’introduire dans le fichier de 2013 les électeurs omis, les gens qui ont l’âge de voter, faire la révision et de faire les élections communales avant l’élection présidentielle, la CENI aurait donné la priorité aux élections communales » A précisé le vice-président
Et de poursuivre: « Nos experts ont travaillé d’arrache-pied pour voir ce qu’on peut faire en respectant la loi. Mais nous avons vu qu’en faisant la révision et les communales on ne serait pas dans les délais de faire l’élection présidentielle que tout le monde voudrait un impératif catégorique de la loi. Tout le monde s’attend à l’élection présidentielle en 2015 depuis 2010, tout le monde connait aussi la période. Selon l’article 28 de la constitution, l’élection présidentielle se fait 90 jours au plus et 60 jours au moins avant l’expiration du mandat du président en exercice. Ça se situe entre septembre-octobre (21 septembre au plutôt-21 octobre au plus tard). C’est un segment de droit immuable. A moins qu’on ne veuille mettre le président élu dans une position d’illégalité aux conséquences imprévisibles. C’est pour cela que la CENI a privilégié l’élection présidentielle’’, s’est défendu le commissaire de la CENI. En répondant à la question d’un confrère sur le respect des Accords du 3 juillet, le conférencier a reconnu que les dits Accords demandaient la tenue des élections locales avant les présidentielles, mais que les contraintes techniques du moment ne s’y prêtent pas. Parmi ces préalables ou contraintes, il a cité la liste électorale, la cartographie des bureaux de votes que son institution a identifiés sur le terrain avec le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, les représentants des partis politiques.
« Sur le terrain on a identifié les incorrections, et il a fallu chercher à recruter un opérateur en l’occurrence ICD pour faire ces corrections. Ce travail n’a pris fin qu’au mois de février », a-t-il indiqué.
Cette correction a permis d’avoir selon ses propos, 5.216.118 électeurs que la CENI à chercher à placer et rapprocher des Bureaux de Vote. Sur un autre angle de sa défense, il noté que la loi dit que 30 jours après l’élection des conseillers communaux, il faut faire les conseillers régionaux. « Nous sommes le 12 mars, nonobstant les contraintes administratives et juridiques, il faut mettre 343 commissions administratives de recensement de votes sous la direction des magistrats » estimant qu’il est impossible de tenir les communales avant les présidentielles. « On ne peut pas organiser une élection avec le fichier de 2013 sans faire une révision. Si nous demandons à aller aux élections communales cette année, on aurait privé beaucoup de citoyens de leur droit de vote puisqu’il y a des omis » s’est justifié le conférencier.
Il est à verser dans ce dossier du chronogramme qu’une autre conférence de presse des Commissaires de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) aura lieu demain à 11 h à la maison de la presse avec pour Thème: « Report des élections communales avis de certains commissaires de la CENI »
Signe que rien ne va au sein de cette institution chargée d’organiser des élections en Guinée.

Aly Badara Condé

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