Le mouvement croissant visant à mettre fin à l’excision et au mariage précoce des filles s’est beaucoup amplifié ces dernières années. De nombreuses ONG et Organisations Internationales travaillent avec les communautés et les gouvernements nationaux pour trouver ensemble les meilleurs messages et actions à mener pour favoriser un abandon définitif de ces pratiques traditionnelles néfastes.
Cependant, les Mutilations génitales féminines (MGF) sont encore pratiquées dans certains pays d’Afrique. Pourquoi cette pratique est-elle encore aussi répandue, en dépit des efforts ? Pourquoi chaque année environ des milliers de filles y sont-elles encore soumises ?
Quant à Dr. Morissanda Kouyaté, secrétaire exécutif du Comité inter africain de lutte contre les pratiques néfastes pour la santé des femmes et des enfants, l’excision ne présente aucun avantage pour la santé et est préjudiciable à bien des égards : l’excision entraîne une douleur intense, accompagnée de peurs, d’angoisses et parfois d’un grave état de choc psychologique.
Par ailleurs, la vulve, les lèvres et le clitoris sont des parties du corps très vascularisées et innervées ; l’excision s’accompagne donc de saignements et peut se traduire par une hémorragie parfois grave. Pratiquée dans des conditions d’hygiène souvent précaires, elle est à l’origine d’infections multiples, vulvaires, urinaires et gynécologiques, menant parfois à la stérilité.
La diffusion des infections peut s’étendre et générer des septicémies qui, sans traitement adéquat, peuvent évoluer vers la mort, la douleur, le choc et l’utilisation de la force physique par celles qui pratiquent l’intervention laissent de nombreuses petites filles, adolescentes et femmes traumatisées. Certaines études ont révélé une plus grande probabilité de crainte des rapports sexuels, d’état de stress post-traumatique, d’anxiété, de dépression et de pertes de mémoire chez les femmes excisées.
L’excision est souvent à l’origine de fistules vésico-vaginales ou recto-vaginales (quand une jeune fille excisée accouche pour la première fois, il arrive que le vagin, ayant perdu son élasticité, provoque un éclatement et la mort des tissus séparant la vessie ou le rectum du vagin. C’est la fistule. La femme devient incontinente et perd continuellement son urine ou ses selles par le vagin.
L’excision, également appelée Mutilations Génitales Féminines (MGF), recouvre « toutes les interventions incluant l’ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou autre lésion des organes génitaux féminins pratiquées pour des raisons non médicales »
Selon les pays, les coutumes et les ethnies, l’excision peut prendre diverses formes. Dr. Kouyaté pense que l’insistance de ces pratiques révolues est due au non respect des lois et autres textes qui doivent sanctionner les contre venants, sans oublier les poids de la religion et de la culture.
Force est de constater que depuis plus de trente ans, Dr. Morissadan Kouyaté tient la corde pour l’abandon des MGF.