Bien qu’étant une nation ayant écrit, à travers son équipe nationale et ses clubs, quelques-unes des plus belles pages du football africain, la Guinée n’a jamais organisé la phase finale de la coupe d’Afrique des nations de football. C’est pourquoi, tous les Guinéens patriotes ont favorablement accueilli la candidature de leur pays à l’organisation de la CAN 2019 ou 2021. Pour l’élaboration d’un dossier de candidature répondant aux exigences du cahier des charges de la CAF, il fallait une expertise en la matière. Et conscient de ses responsabilités, le Gouvernement n’a pas ménagé ses efforts pour bénéficier de cette expertise. Par arrêté du Premier ministre, un comité interministériel a été mis en place dans ce cadre précis. Un comité présidé par Bah Ousmane, alors ministre d’Etat en charge des Travaux publics et des Transports. C’est ainsi que  la société Orange Guinée a été sollicitée pour son apport financier. La société de téléphonie mobile aurait offert à cet effet 634.800 euros et une entreprise (Kenero Sports Solution) a été choisie pour faire le travail. Mais ce qu’il faut regretter, c’est que ce marché a été attribué sans appel d’offres et dans des conditions contraires à l’orthodoxie financière, apprend-on. L’article 76 des Statuts de la Fédération guinéenne de football stipule pourtant que les comptes de l’Association sont tenus selon les principes du plan comptable national de la République de Guinée. Le 20 septembre 2014, à Addis-Abeba (Ethiopie), l’instance dirigeante du football africain a statué sur les candidatures retenues, dont celle de la Guinée. Le Cameroun s’est vu confier l’organisation de la CAN 2019. En 2021, la Côte d’Ivoire abritera pour sa part la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations de football, pour la deuxième fois de son histoire, après l’édition de 1984. Alors que beaucoup d’observateurs ne s’y attendaient pas, la Confédération africaine de football (CAF) a confié à la Guinée l’organisation de la CAN 2023. Reste à savoir maintenant si le pays de Chérif Souleymane pourra relever ce grand défi qu’est l’organisation de la phase finale d’une CAN de  football. La Guinée a ainsi 8 ans pour respecter à la lettre le cahier des charges de la CAF. Dans son dossier de candidature, quatre sites de compétition ont été retenus : Conakry (Basse Guinée), Labé (Moyenne Guinée), Kankan (Haute Guinée) et  N’Zérékoré (Guinée forestière). Il va falloir construire des infrastructures sportives, routières, aéroportuaires, hôtelières et de communication répondant aux normes internationales. Un vaste programme pour les autorités guinéennes. Pour le moment, le moins qu’on puisse dire c’est que rien ou presque n’est fait concrètement sur le terrain dans le cadre de l’organisation de la CAN 2023. En janvier prochain, une mission de la CAF viendra à Conakry pour s’enquérir de la mise en œuvre du cahier des charges.  Espérons qu’à cette occasion, les Guinéens auront des informations fiables sur les 643.800 euros offerts par Orange Guinée et qui auraient été versés sur le compte de la Féguifoot en décembre 2013.

Mamy Dioubaté

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