Le nouveau Premier Ministre Mamady Youla a été nommé le 26 décembre 2015 et la formation de son gouvernement est intervenue le lundi 4 janvier 2016.

Secret de polichinelle, la nouvelle équipe qui a hérité de la situation économique du pays n’avait pas toutes les données pour évaluer la situation économique du pays quand les syndicats sont arrivés avec des revendications salariales et autres.

Le moment était-il opportun ? C’est selon que l’on soit du coté du gouvernement ou des syndicats.

Les leaders syndicaux parlent de la continuité de l’Etat. En ce sens que les engagements pris avec le gouvernement de l’ancien Premier Ministre Mohamed Saïd Fofana restent valables pour le nouveau Premier Ministre Mamady Youla.

 

Le gouvernement pour sa part a soutenu que les caisses sont vides et qu’il faudra à la nouvelle équipe qui a hérité des régies financières de l’Etat que sont Maladho Kaba et Mohamed Lamine Youla, respectiement Ministre de l’Economie et des Finances et Ministre du Budget ait le temps nécessaire pour prendre connaissance des réalités des finances publiques.

Loin de trancher entre les deux parties qui ont des positions diamétralement opposées, nous disons qu’il faut regarder la réalité en face. Le pays sort de la plus terrible maladie Ebola qui a laissé sur le carreau plus de 2.500 personnes. Les conséquences de cette maladie qui a frappé la Guinée au cours des deux dernières années se passent de tout commentaire.

Le pays ne produisait pas. Les entreprises aussi étaient aux arrêts. D’où les injonctions des institutions de Breton woods que sont le FMI, fonds monétaire international et la banque mondiale qui ont rappelé les nouvelles autorités en charge des finances publiques à l’ordre et à juste raison.

Face à cette situation, le gouvernement a serré les ceintures en revoyant à la baisse les dépenses de l’Etat. Ainsi, le budget de la présidence de la République a chuté de 40% et celui de la primature de 50%. Les départements ministériels ne sont pas en reste puisque les dépenses ont été réduites drastiquement aussi.

Il est vrai que le budget a été voté mais les caisses de l’Etat sont encore vides et aucun département ministériel  n’a encore accès à son budget pour faire face aux problèmes qui assaillent le pays, notamment son développement socioéconomique.

Pas plus que dans la nuit du mercredi à jeudi, des négociations se sont poursuivies tard  la nuit sans que les deux parties ne trouvent un terrain d’entente sur le prix du carburant et les autres points de revendications.

Le refus obstiné des  syndicalistes à comprendre cette réalité en face n’est pas de nature à faciliter les choses.

En tout cas, le radicalisme dans les négociations  ressemble bien à une promenade de santé pour les syndicalistes et pour cause. La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a et rien d’autre.

A moins d’enfoncer le pays dans un marasme économique qui affaiblira l’Etat et par ricochet les fondements du développement, notamment des investissements dans les secteurs sociaux que sont l’eau, l’électricité et bien entendu le ventre…

 

Almamy Kalla CONTE

 

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