Le moins que l’on puisse dire, c’est que en ces temps qui courent, il n’est pas bien de se retrouvé à la place de Sidya Touré, le haut représentant du chef de l’Etat. Sidya Touré pour s’être éloigné de l’opposition dite républicaine s’est attiré les foudres du camp en face, ci-devant chef de file de l’opposition. Sidya puisqu’il s’agit de lui est victime de lynchage systématique de la part des partisans de Mamadou Cellou Diallo qui soutiennent mordicus que l’UFR n’est plus de l’opposition.

Le dernier acte en date, c’est l’exclusion des représentants de l’union des forces républicaines de Sidya Touré des démembrements de la commission électorale nationale indépendante.

Ces critiques du moins acerbes ne sont pas du goût du principal intéressé. Et Sidya Touré en a fait savoir samedi au cours de la réunion hebdomadaire de son parti. En substance, il a déclaré qu’il n’appartient plus et n’appartiendra plus à l’opposition républicaine et pour cause. Selon Sidya, les leaders politiques eux-mêmes ne sont pas capables de s’entendre sur l’essentiel.

Avec ces problèmes et bien d’autres, Sidya Touré demande au camp Cellou de lui laisser tranquille. Plus loin, le haut représentant du chef de l’Etat n’exclu pas de signer une alliance avec le RPG du président Alpha Condé.

Guineelive vous propose des extraits du discours de Sidya Touré

Extrait des propos du Président  Sidya Touré 

Il n’y  a pas de diplôme d’opposant remis à quelqu’un

 « Depuis le 5 décembre 2015, vous ne m’avez pas entendu parler, parce que j’avais dit ce que j’avais à dire. A savoir : le positionnement de notre parti. Nous avons décidé que nous ne faisons pas parti de l’opposition républicaine composée telle que nous l’avons vu. L’opposition est plurielle. Il n’y pas de diplôme d’opposant remis à quelqu’un. L’opposition, c’est ceux qui veulent s’opposer. Il n’est pas dit qu’on doit s’opposer derrière un parti politique, dans notre cas, l’UFDG. Et que si tu n’es pas derrière l’UFDG, tu n’es pas de l’opposition en Guinée. Cela relève de la pensée unique qui est un peu la culture que nous avons vu pratiquer ces derniers temps ce parti. Nous ne reconnaissons pas cela. Nous n’y sommes pas. »

« Pourquoi tout ce débat de ceux qui se disent opposition républicaine ne tourne plus qu’autour de l’UFR ? Pourquoi ? Il y a un adage du wassoulou qui dit que « la mort d’un seul homme n’a pas d’impact sur une ville. Mais lorsqu’un homme important meurt, cela peut avoir un impact négatif sur la ville ».

Notre départ de cette prétendue opposition républicaine, qui est déjà devenue une opposition armée, ce départ n’a certes pas détruit l’opposition, mais on doit reconnaître le fait que l’UFR n’y est pas, à largement affaiblis sa capacité à réagir concrètement, sereinement, démocratiquement aux problèmes qui se posent aujourd’hui dans notre pays ».

L’UFDG pire qu’un parti soviétique

« Comment vous pouvez reprocher au pouvoir de ne pas donner la possibilité d’avoir un débat serein, d’avoir le dialogue, alors que vous même, vous le refusiez ce dialogue à l’intérieur de votre propre opposition ?

Nous avons passé deux ans dans l’opposition à essayer de trouver une stratégie. Nous avons pensé à discuter de la manière dont ont devait aller à élection présidentielle. On n’a dit que cette discussion n’a pas eu lieu, après on reconnaît qu’on avait en parlé à Abidjan. Si vous ne donnez aucune possibilité de débat, comment vous voulez vous que ceux qui sont en face de vous, vous donne la même possibilité. Nous avons assisté à une radicalisation de nos ex amis

Comment le vice-président du parti, le fondateur, qui a fuit le pays dans des circonstances difficiles que nous connaissons tous, après 4 ans d’exil, qu’au retour au pays, qu’on ne lui donne aucune possibilité de s’expliquer devant le bureau politique, ce ne reste qu’une seule fois.

Je n’ais jamais vu cela, même dans un système soviétique. Vous ne pouvez pas dire que ce Monsieur ne vienne pas s’expliquer. La liberté d’expression, c’est la première chose qu’on consacre dans une démocratie. Au lieu d’un débat, on assiste à un assassinat, des gens sont poignardés. Après on vient se mettre devant la radio pour parler de valeurs. Mais de quelles valeurs ? Un parti où des gens peuvent s’agresser et aller jusqu’à tuer un journaliste qui ne faisait que son travail, qui n’est au courant de rien.

En écoutant ce monsieur, en refusant ses propositions, la démocratie aurait parlé. Pourquoi à tout moment, on doit établir la pensée unique ?

Ceci est le résultat des cinq années que nous avons passé ensemble. »

Le positionnement !

« Nous sommes dans un positionnement dont l’objectif fondamental est de savoir comment nous allons sortir notre pays de la situation que nous connaissons.

A partir du moment que nous nous sommes aperçu que tout celait n’était que du temps perdu, et qu’il fallait faire en sorte pour faire avancer notre pays, après la crise que nous avons connus, nous avons décidé d’apporter de notre contribution pour aller de l’avant.

Quand le Professeur Alpha Condé m’a demandé d’avoir une discussion avec lui, je l’ai accepté. J’ai consulté mon Bureau exécutif, je suis venu à l’assemblée nationale vous expliquer. Nous avons décidé d’accompagner la gouvernance d’Alpha Condé pendant ces cinq ans, pour faire en sorte que nous contribuons beaucoup plus à l’amélioration des conditions de vie de nos compatriotes. La parti politique, c‘est cela.

J’ai pris une position qui me permet de discuter avec le Président de la République d’un certain nombre de problèmes selon ses propositions ou selon les miens. Et de continuer a avoir des débats avec lui. Je dois le faire parce que nous sommes préoccupés par la manière dont les choses évoluent chez nous.

Le renouvèlement des démembrements de la CENI

« Nous avons dit que nous ne sommes pas de l’opposition républicaine telle que reconnue à l’UFDG. Concernant le renouvèlement des démembrements de la CENI, lors du dernier séminaire de la CENI à Kindia tenu les 15 et 16 février , rencontre d’échange entre la CENI, les partis politiques et les organisations de la société civile, tous les partis ont signé le document synthèse qui stipule à son article 7  sur le renouvellement des démembrements de la CENI ceci : « La CENI   et les acteurs concernés reconduisent les anciens de 2015 dans les démembrements pour toutes les élections locales sans exclure quelques cas de remplacements isolés en tenant compte de la représentativité prescrite dans la loi O16 à ses articles 20 et 21, »

En attendant que la CENI nationale soit recomposée, chacun garde sa position.

Nous collaborons avec le Gouvernement et avec RPG

« On n’a jamais dit qu’on était au RPG ou à l’arc-en-ciel. Nous sommes à l’UFR. Nous collaborons avec le gouvernement Alpha Condé. Nous collaborons avec le RPG. Nous le reconnaissons, nous l’assumons, nous allons le faire et nous le faisons.

Nous on sait là ou on est. Ceux qui sont perdus, ce sont ceux qui ne sont pas capable de se mettre ensemble dans leur bureau politique pour discuter des questions qui sont devenues existentielles.

Le départ du groupe parlementaire de l’UFR avec le groupe du RPG, crée une majorité qualifiée effective dans notre pays qui ne peut pas être ignorée. Cette prétendue opposition ne peut pas ignorer cette majorité qualifiée et sable permettant au pays de sortir de ces crises récurrentes, pour nous concentrer sur les problèmes de développement. L’UFR l’a voulu comme ça. En créant cette majorité, c’était pour créer un consensus national pour aller de l’avant.

C’est pourquoi, quand les gens appellent à la ville morte, il n’y arrive plus. C’est parce que ce consensus existe.

Notre position, nous l’assumons. Nous ne faisons pas la politique dans des perspectives cachées. Nous n’avons pas d’agenda caché.

Nous nous organisons aujourd’hui dans notre parti pour voir dans quelles mesures nous allons présenter les candidats aux élections communales. Soit en alliance avec le RPG ou par nous mêmes.

Au niveau de l’Assemblée Nationale nos deux groupes travaillent ensemble. Au niveau gouvernemental, nous apportons nos conseils au chef de l’Etat. Nous l’interpelons sur des sujets que nous estimons importants.

Nous faisons en sorte que les cinq ans à venir, que nous fassions le maximum pour que la misère diminue. Si nous voulons permettre à nos compatriotes d’avoir un raisonnement sain, qui nous permette d’aller de l’avant, il faut lutter contre la pauvreté.

Nous asseyons de contribuer à cela.

Cellule Com UFR