Alfred BULAKALI, DIRECTEUR PAYS DE SEARCH FOR COMMON GROUD « J’invite les Guinéens à cultiver le dialogue comme solution pour la résolution des conflits »
Search for Common Ground est une institution internationale qui travaille pour cultiver la paix dans plus de 30 pays à travers l’Afrique et le monde. Elle est le maître d’œuvre du séminaire organisé au siège du département de l’unité nationale et de la citoyenneté les 16 et 17 juin 2016 sur les thèmes : «le mécanisme d’alertes précoces et de réponses rapides » et « analyse de conflits » à l’intention de la plateforme de Conakry. A l’issue de cette importante rencontre, notre reporter a rencontré le Directeur pays de Search For Common Ground…
Guineelive.com : S’il vous plait Monsieur le Directeur, d’où vient l’idée de la création de cette plateforme ?
Alfred BULAKALI : La plateforme et sa formation s’inscrivent dans le cadre d’un projet d’alertes précoces et de réponse rapide sur les violences liées au processus électoral. Vous savez, la Guinée est engagée dans un processus électoral qui va de la présidentielle aux législatives pour déboucher sur les élections communales et communautaires qui pointent à l’horizon. Ce programme vise à outiller les acteurs de la société civile et à aider les acteurs politiques ainsi que les institutions à faire le suivi des signes des cas de violences dans la communauté. Au sein de la plateforme, il est question de trouver rapidement des réponses pour prévenir les violences et pour résoudre les conflits afin que le processus électoral comme toujours demeure une opportunité de participation démocratique et citoyenne. Son ultime but est que les cas de violences soient prévenus et gérés à l’’avance.
Pourquoi le choix du thème: « l’alerte précoce et de réponse rapide » parmi tant d’autres sujets de préoccupation en Guinée?
Justement parce qu’on veut agir sur des cas de violences avant qu’ils ne se manifestent en identifiant les signes et pour les cas de conflits en trouvant des réponses appropriées et efficaces en commun accord avec les parties impliquées. Puisque, comme je le disais, si les signes de violences, les conflits liés au processus ne sont pas adressés, ils peuvent affecter la qualité du processus et par la suite tout le jeu de participation citoyenne et démocratique. En fait, les élections doivent être une opportunité pour les citoyens de s’éclater un tout petit peu sur le jeu de leurs participations et pour designer leurs acteurs. Les conflits peuvent empoisonner ce spectacle qui est plutôt est intéressant.
Avez-vous un message de paix pour la population Guinéenne ?
Bien sûr que oui ! Je dirai que le conflit fait parti de l’ordre normal des choses. Il est naturel. On ne doit pas avoir peur d’avoir un conflit avec son voisin ou de vivre dans un environnement à conflit. C’est ce que nous faisons en transformant les conflits en opportunité. Je voudrais inviter les Guinéens à cultiver le dialogue comme solution pour la résolution des conflits. Un conflit bien adressé, lorsqu’il se termine, il n’y a ni gagnant, ni perdant, tout le monde en tire le grand profit. Il suffit de se retrouver autour des intérêts de chaque partie, de les discuter et de trouver une réponse qui soit l’émanation de toutes les considérations et qui favorise tout le monde. Il y a pas de gagnant, ni de perdant quand la solution à un conflit est consensuelle. Il ne peut y avoir que des gagnants dans une société apaisée.
Entretien réalisé par Daouda Yansané
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