Depuis le 21 décembre 2010, l’opposant historique préside aux destinés de la Guinée. Cette date à n’en pas douter restera à jamais gravée dans la mémoire collective des guinéens.
En tout cas, des promesses ne manquent pas pour faire miroiter les guinéens du « jamais vu » et « jamais entendu ».
Au mois de mai 2010 alors que la campagne électorale du second tour battait son plein, Alpha Condé avait déclaré à Fria que si les guinéens lui accordaient leurs suffrages, qu’il allait connecter toutes les universités guinéennes aux universités américaines pour permettre aux étudiants guinéens de suivre en même temps que les étudiants américains des cours en direct des universités américaines. Ce qui permettra aux étudiants guinéens de poser des questions en direct. A l’image d’un match de Barcelone que vous regardiez à partir de Conakry.
Alpha Condé en décembre 2010 après sa prestation de serment avait aussi promis de ne nommer des ministres et cadres que sur « CV ». Autrement, il faut avoir un curriculum vitae bien fourni pour être nommer Ministre ou hauts cadres en Guinée. La Guinée is back, disait-il. Mais à la publication du nom du Premier Ministre, Mohamed Saïd Fofana puis la nomination des Ministres au compte goûte, ils sont nombreux les guinéens qui ont déchanté et à juste raison. Alpha Condé avait juste fourni aux guinéens un gouvernement de récompense. Un peu plus tard, lui-même avait fait le mea-culpa en qualifiant certains de ses Ministres de « voleurs et de menteurs ». La suite est connue.
Pour gagner le cœur des guinéens, Alpha Condé s’en prenait aussi virulemment au régime du feu président, général Lansana Conté en allant jusqu’à dire je cite « je vais prendre la Guinée là où Sékou Touré l’a laissé ». Des attaques aux vitriols contre le président militaire et les cadres qu’il avait choisi. En ignorant le général Lansana Conté comme si ce dernier n’avait rien fait de bon pour ce pays. Mais quelque mois après, Alpha Condé a vite déchanté. Jeter un regard sur les Ministres, hauts cadres de l’administration et entourage présidentiel, vous m’en direz les nouvelles. Il n y a que des commis de l’Etat recherchés et choisis par le général Lansana Conté que Alpha Condé a ignoré. A ce niveau aussi, il a repris les mêmes pour recommencer. Comme si en Guinée, l’administration est condamnée à employer les mêmes cadres pour développer le pays.
Assurer l’autosuffisance alimentaire était aussi chanté par le chef de l’Etat avec des engrais octroyés aux paysans. Le Ministre Jean Marck Telliano devenu depuis opposant au régime qu’il a servi et défendu en sait certainement quelques.
Demandez aujourd’hui, le prix d’un kilo de riz du pays ou un sac de riz importé, vous m’en direz les nouvelles.
Que de promesses avant de servir aux guinéens ce qui suit : Un étudiant- une Tablette.
Dans la même lancée, il y a aussi les promesses de son Ministre de l’Education nationale, le très controversé Dr Ibrahima Kourouma. Ce Ministre au nom du président Alpha Condé avait aussi promis de doter les écoles de centres informatiques pour permettre aux élèves d’apprendre l’outil informatiques. Ce qui leur permettra selon la promesse présidentielle de se connecter pour faire des recherches scientifiques à l’image des élèves européens et américains. Mais depuis ces annonces, écoles, élèves et étudiants attendent toujours.
Et si nos souvenirs sont exacts, cinq étudiants de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry qui avaient osé critiquer le chef de l’Etat en parlant de « fausses promesses » par rapport aux tablettes furent arrêtés et jetés en prison pour « outrage au chef de l’Etat ». Leur procès est toujours pendant devant le tribunal de première instance de Mafanco.
Au niveau de ce tribunal, on vous dira peut être quelque chose sur la suite des débats.
Ensuite, nous avons assisté à cette autre promesse: Un tailleur-une machine.
Que dire des 700 millions de Rio Tinto et le départ de cette société, la situation de l’usine de Fria, les 50 millions de dollars pour relancer la SOTELGUI, société des télécommunications de Guinée, la facture des 316 voyages effectués à l’étranger depuis décembre 2010, selon les décomptes de l’opposition, les retombées financières pour le pays, la situation des routes de la capitale guinéenne, les chemins de fer et voies ferroviaires, la situation de la banque centrale avec une inflation galopante, la promesse aux jeunes dans le cadre de leur employabilité ? Excusez du peu, la liste des promesses présidentielles est longue. Sans être exhaustif donc, les guinéens ne s’en souviennent plus des promesses présidentielles.
A quand alors la pluie et le beau temps pour la Guinée et les guinéen ?
Ousmane Cissé