Avec plus de cinquante universités privées et 19 universités publiques, la Guinée bat incontestablement le recors des universités en Afrique. Mais qu’est ce qui est à l’origine du foisonnement des universités dans le pays ? La réponse est sans doute venue du recensement biométrique des étudiants dans les institutions d’enseignement supérieures du pays.
Selon nos sources, c’est une machine bien huilée qui a ses ramifications à la Présidence de la République, aux Ministères de l’Economie et des Finances, du Budget et les ministères en charge du système éducatif guinéen. De sources généralement bien informées, quand le Ministre Yéro Baldé a parlé du recensement biométrique des étudiants en conseil des Ministres, ils sont nombreux les ministres qui lui ont dissuadé arguant que les priorités du gouvernement sont ailleurs avec l’austérité économique qui frappe le pays. N’ayant pas trouvé d’appui au sein du gouvernement pour avoir les financements nécessaires pour faire ce travail, Yéro Baldé selon les mêmes sources est allé chercher le financement ailleurs.
Tout un système démantelé par le Ministre Yéro Baldé puisque sur un total de 85.585 étudiants théoriquement inscrits rien que dans les Institutions d’Enseignements Supérieures publiques et privées de Conakry, seuls 38.647 ont été effectivement recensés ; soit un écart de 46.938.
Le travail des agents recenseurs a aussi permis de détecter 745 PV non existants, 86 PV sous un autre nom, 2 cas de doublon, 2 cas d’anomalies et 71 cas de faux diplômes.
Ce n’est pas tout puisque dans les universités publiques sur 33 634 étudiants annoncés, seulement 19 575 étudiants sont à ce jour connus des effectifs du Ministère de l’enseignement supérieur. Ce qui fait 42% de fictifs dans le public.
Dans les universités privées, sur un total de 52 051 étudiants déclarés, 19 075 seulement répondent à l’appel, soit un écart de 60% de fictif dans les universités privées.
Au niveau des universités privées justement, c’est presque la catastrophe. Nous vous livrons des statiques des plus grandes universités privées du pays : L’université Kofi Anan avait annoncé 9 063 étudiants. Après le recensement biométrique, seulement 3 412 étudiants ont répondu à l’appel.
A l’université UNC sur 8 899 étudiants déclarés par les autorités universitaires au Ministère de l’enseignement supérieur, seulement 3 089 étudiants sont présents.
A l’université Mercure avec plus de quatre mille étudiants déclarés, seulement moins de quatre cent étudiants sont reconnus après le travail des agents recenseurs.
Selon le Ministre Abdoulaye Yéro Baldé, l’Etat débourse entre quatre millions et 19 millions par an pour les frais d’un étudiant dans les universités privées en fonction des options. Dans la même lancée, le Ministre s’est efforcé à faire un petit calcul en prenant seulement le minimum qui est de quatre millions. En multipliant quatre millions par le nombre d’étudiants fictifs, plus de 200 milliards de GNF partent dans les poches trouées des recteurs des universités publiques et fondateurs d’universités privées par an.
Par ailleurs, les universités publiques reçoivent des subventions de l’Etat pour des investissements chaque année. C’est le cas de l’université de Sonfonia qui reçoit chaque année plus de 60 milliards de subvention mais qui ne pose même pas par an une brique pour construire une salle de classe.
Sans compter les formations payantes des universités dont les montants partent dans les poches trouées des recteurs.
Ce n’est pas tout car les universités du pays profond ne sont pas encore touchées par le recensement biométrique des étudiants. C’est la quarantaine d’universités publiques et privées de la capitale guinéenne qui sont touchées pour le moment.
Aux dernières nouvelles, l’Etat accorde plus de 300 milliards de GNF aux universités privées par an.
C’est donc dire, combien de fois, le Ministre Abdoulaye Yéro Baldé possède à la fois, la force, le calme et la bravoure pour venir à bout de ce système budgétivore des cadres véreux.
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Almamy Kalla CONTE
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